Les Européens misent sur le marché pour faire vivre le protocole de Kyoto
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Les ministres européens de l'Energie et de l'Environnement, réunis pendant trois jours à Montecatini (Italie), ont mis l'accent sur le rôle des marchés des droits d'émettre du CO2 pour que les pays de l'UE se rapprochent des objectifs du protocole de Kyoto sur le climat.Bien que les chiffres montrent que l'UE s'éloigne de son objectif de réduction d'émission de CO2, le protocole reste selon eux "l'outil politique international" pour lutter contre le réchauffement climatique. Rejeté par les Etats-Unis, le protocole de Kyoto, dont l'entrée en vigueur en 2008 est suspendue à sa ratification par la Russie, impose une réduction dans les pays industrialisés des émissions de CO2 et de cinq autres gaz à effet de serre de 5,2 % (8 % pour l'UE) en moyenne en 2008-12 par rapport à 1990. Il prévoit des mécanismes qui permettront aux pays investissant dans le transfert de technologies vers les pays en transition (pays de l'est et ex-URSS) et les pays en développement de bénéficier de crédits d'émission. La Commission a ainsi proposé le 23 juillet une directive, qui intégrera ces modalités dans la bourse d'échanges que compte lancer l'UE dès 2005, trois ans avant l'entrée en vigueur du marché mondial d'échanges. La plupart des ministres ont loué l'efficacité attendue de ces mécanismes, qui doivent fortement réduire les coûts des entreprises européennes pour remplir leurs obligations. "Ce n'est que par ces transferts de technologie que les pays émergents pourront en outre être intéressés à un développement vertueux", a souligné le ministre italien des Activités productives Antonio Marzano. "Sinon la croissance de la Chine et de l'Inde rendront vains tous nos efforts de réduction". La commissaire à l'Environnement Margot Wallström a cependant rappelé que "si les pays européens appliquaient une série de 42 mesures identifiées par la Commission pour réduire les émissions de CO2, ils pourraient doubler leurs objectifs de réduction". "Ce n'est pas une question de faisabilité technique mais de volonté politique", a-t-elle estimé. Les Européens comptent également sur ces mécanismes de marché pour convaincre la Russie de ratifier le protocole le plus rapidement possible. "La ratification de la Russie doit être un élément prioritaire dans la politique étrangère de l'UE", a ainsi jugé le ministre danois de l'Environnement Hans Christian Schmidt. Avec la fermeture de ses usines les plus polluantes après l'effondrement de l'URSS, la Russie dispose d'une marge appréciable sur son quota et devrait pouvoir vendre plusieurs centaines de millions de tonnes de C02 sur les futurs marchés des droits d'émissions prévus par Kyoto. Mais la Russie comptait essentiellement sur les Etats-Unis pour vendre "ses droits à polluer" et juge en outre qu'elle pourrait dépasser en 2012 son quota. En complément de Kyoto et en attendant l'arrivée de nouvelles technologies comme celles à base d'hydrogène, Mme Wallström a souligné l'importance d'une utilisation plus efficace de l'énergie et de développer les sources d'énergies renouvelables (éolienne, solaire, etc...) encore peu utilisées dans les pays de l'UE. Elle a proposé qu'en 2020 les énergies renouvelables représentent 25 % de la production de l'UE, bien qu'il ne soit même pas certain que l'objectif de 12 % en 2010 (contre 6% aujourd'hui) puisse être atteint.
AFP : http://fr.news.yahoo.com/030720/202/3b7t5.html
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- Publié dans : Climat
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