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Les Européens lancent le système Galileo, concurrent du GPS

L'Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé le 26 mai un accord entre ses 15 membres sur Galileo, un programme qui dotera l'Europe d'un système de positionnement par satellite indépendant du réseau américain GPS et dont le lancement a été longtemps retardé par des différends entre pays partenaires. C'est un grand jour pour l'Europe en général et l'Europe spatiale en particulier. Conscients de l'enjeu économique, industriel et stratégique que représente la navigation par satellite, nos Etats membres ont su s'entendre pour le bien commun", a déclaré Antonio Rodotà, Directeur général de l'ESA, à l'issue du conseil d'administration qui s'est tenu le même jour à Paris. Cet accord permet de créer l'entité juridique commune à l'ESA et l'UE, qui financent chacune 50% des 1,1 milliard d'euros consacrés à la première phase du projet, qui butait il y quelques jours encore sur un désaccord avec l'Espagne sur la répartition des charges de travail. L'Espagne et la Belgique apporteront finalement une contribution supplémentaire de six millions, portant celle de l'ESA à 553 millions, afin d'augmenter leur part de travail, a précisé un porte-parole de l'ESA, soulignant que cette disposition ne modifiait en rien l'équilibre général du projet. Ce projet-phare de la recherche européenne, évalué à quelque 3,3-3,4 milliards d'euros, comporte des implications civiles - le positionnement par satellite permet de localiser les bateaux, les voitures, les flottes de camions ou les avions - mais également militaires, en assurant notamment le guidage des missiles. Galileo devrait permettre selon l'ESA de créer plus de 140.000 emplois en Europe. Ce système, qui devrait être pleinement opérationnel en 2008, reposera sur 30 satellites (27 lancés plus trois en réserve), postés sur trois orbites terrestres circulaires de 23.616 km d'altitude, inclinées de 56° par rapport à l'équateur. Galileo sera complémentaire du système actuel de navigation par satellite qui repose uniquement sur le GPS (Global Positioning System) américain. Le premier satellite du futur système européen de navigation par satellites Galileo devrait être lancé en septembre 2005 pour devenir opérationnel avant la-mi 2006, a indiqué à Paris, Claudio Mastracchi, directeur des applications à l'Agence spatiale européenne (ESA).Avec Galileo, développé par l'ESA avec l'Union Européenne sur la base d'un co-financement 50-50, c'est un système civil complet qui sera disponible en 2008 et qui offrira aux européens, mais aussi au monde entier, un moyen précis et sécurisé de localisation par satellite. Deux centres de contrôle Galileo seront installés en Europe pour suivre le fonctionnement des satellites et gérer le système de navigation. Astrium, la filiale spatiale contrôlée à 100 % par le groupe européen d'aéronautique, d'espace et de défense EADS a créé avec Alcatel Space et l'italien Alenia Spazio une coentreprise, baptisée Galileo Industries, destinée à être maître d'oeuvre du projet. Astrium contrôle 50 % de cette société. L'électronicien de défense Thales devrait être également associé au projet pour certains équipements (composants de satellites et récepteurs). Le lancement de Galileo constituera une bouffée d'oxygène pour les industriels et pour le consortium européen Arianespace, tous confrontés à une crise profonde depuis l'éclatement de la bulle internet et des télécoms. Les industriels européens ont appelé récemment les pays de l'Union européenne à les soutenir pour ne pas laisser les Etats-Unis distancer irrémédiablement l'Europe dans le secteur spatial, jugé stratégique.

ESA : http://www.esa.int/export/esaCP/Pr_33_2003_p_FR.html

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