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Les Européens ensemble pour la mise au point d'un télescope géant

Les astronomes européens, après plusieurs années de travaux en ordre dispersé, vont s'atteler à un projet unique de télescope géant, l'ELT (Extremely large telescope) qui serait le plus puissant au monde. Le miroir primaire de ce télescope de nouvelle génération aurait une surface de 100 mètres, contre 11 pour les plus grands télescopes existant à l'heure actuelle. Il permettrait aux scientifiques d'étudier les objets lointains jusqu'aux confins de l'univers, avec une précision inimaginable aujourd'hui, apprend-on auprès du réseau de coordination constitué à cette fin. "Le saut que cela va représenter par rapport aux outils actuels est du même ordre que celui entre la lunette de Galilée et l'observation à l'oeil nu", a expliqué à l'AFP Roland Bacon, directeur du Centre de recherches astronomiques de Lyon, chargé du dossier côté français et membre du réseau OPTICON (Optical Infrared Coordination Network for Astronomy). "Par exemple, on pourra observer les supernovae en fin de vie, les planètes équivalentes de la Terre près des étoiles proches, et observer directement les planètes extrasolaires, avec tous les enjeux scientifiques que cela implique, pour la compréhension de l'apparition de la vie notamment", poursuit Roland Bacon. Depuis une dizaine d'années, plusieurs pays d'Europe dont la France réfléchissent à des projets de télescopes du futur, en dehors de l'ESO (European Southern Observatory) qui regroupe huit pays et qui avait aussi son projet baptisé Owl (OverWhelming Large Telescope). Il est apparu que plusieurs de ces projets étaient réalistes d'un point de vue technologique, et qu'un travail en commun était préférable à un "gaspillage d'efforts dispersés", a déclaré pour sa part à l'AFP Gerry Gilmore de l'Institut d'Astronomie de Cambrige, qui préside le réseau OPTICON. Un accord est intervenu à Bologne (Italie) en juillet pour fusionner les deux approches, celle de l'ESO pour un télescope de 100 mètres, et le projet EURO 50 mené par l'Espagne et les Pays Scandinaves pour un télescope de 50 mètres. "Il est important politiquement que les Européens soient ensemble pour une proposition commune", estime Roland Bacon, si l'Europe compte "concurrencer les Etats Unis". Le projet américain concurrent est le CELT (California Extra Large Telescope) auquel travaillent les universités de Californie. Les débats dans les mois à venir doivent permettre de présenter à la Commission Européenne une étude de faisabilité détaillée, assortie de solutions techniques et de clarifier les coûts, a expliqué en substance M. Bacon selon lequel le projet devrait avoisiner 1 milliard d'euros. La conception puis la construction de l'ELT devrait prendre 10 à 15 ans pour une mise en service vers 2015, a-t-il estimé, précisant qu'on ignorait encore où l'instrument serait basé. "Il faut un site en altitude dans un climat sec", a-t-il indiqué. L'ELT se présenterait comme un gigantesque saladier, d'une taille comparable à la base de la Tour Eiffel, et son miroir serait constitué d'une mosaïque de quelque 10.000 morceaux de verre juxtaposés. Le plus gros télescope optique en opération (miroir de 11 mètres) est le HET américain (Hobby-Eberly Telescope) installé au Texas sur le Mont Fowlkes. Le Very Large Télescope (VLT) de l'ESO, installé au Chili, comporte quatre miroirs de 8,2 mètres qui peuvent travailler de manière complémentaire.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/021210/202/2vwk7.html

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