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Une étude pointe du doigt les limites de la politique Internet en France

Selon une étude de la société belge Email-brokers, seules 43 % des entreprises françaises possèdent un site Internet. Et 23 % de ces sites ne respectent pas les obligations légales. Principale explication avancée : l'absence de volonté politique.

La France est à la traîne sur Internet. Le constat dressé par la société belge Email-brokers, spécialisée dans la gestion des bases de données, est sans appel : en termes de présence des entreprises sur le Net, la France ne se classe qu'au neuvième rang ! A peine 43 % des sociétés disposeraient d'un site Internet. Pire : 73 % des sites n'auraient pas été mis à jour depuis au moins un an. « Internet est encore largement considéré comme un gadget en France, et non comme un partenaire économique », résume William Vande Wiele, fondateur et PDG d'Email-brokers.

Pour réaliser cette étude, la société a analysé plus de 2,6 millions de sites français actifs durant plus de deux ans. Elle a ensuite décortiqué ces sites : le nombre de pages, leur mise à jour, leur structure, les informations sur la société... Elle a réalisé le même travail dans 20 autres pays européens.

Résultat : la présence des entreprises sur Internet est supérieure dans presque tous les voisins de la France. En Allemagne, par exemple, 63 % des entreprises disposent d'un site Web. La Belgique, le Luxembourg, la Finlande ou encore le Royaume-Uni figurent aussi parmi les bons élèves. « C'est avant tout un problème de conscience et de volonté politique, explique William Vande Wiele, qui pointe du doigt le flou des normes entourant la création de sites Web. Une société qui souhaite créer son site se retrouve dans la jungle, on ne lui fixe aucune norme, ni en matière de technologie, ni en matière de référencement ». Résultat : si Internet représente 3,7 % du PIB français selon McKinsey, il pèse déjà 9 % en Allemagne ou au Royaume-Uni. « Mais si l'on prend conscience de l'importance du secteur, cela peut générer très vite des centaines de milliers d'emplois, souligne William Vande Wiele. A terme, le pays sera forcément numéro deux en Europe ».

  • L'e-commerce se développe

Au-delà de l'absence de volonté politique, c'est aussi l'éducation qui, en France, est déficiente : les formations publiques liées aux métiers de l'Internet existent depuis de nombreuses années en Allemagne, en Europe du Nord ou encore en Belgique, alors qu'elles restent embryonnaires dans l'Hexagone.

Autre constat de l'étude : 23 % des sites français évoluent dans l'illégalité car leurs mentions légales (contact, adresse, nom de l'administrateur, etc.) sont incomplètes, voire absentes. Une proportion qui monte même à... 71 % pour les administrations et les services publics !

Une consolation toutefois pour l'Hexagone : le pays peut s'appuyer sur un secteur de l'e-commerce puissant. Le nombre de sites marchands devrait doubler cette année en France à 132.776 sites marchands au total, et plus de la moitié des sites créés intègrent une partie e-commerce.

Les Echos

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