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Un espoir pour le diabète de type 1, traité à l'insuline

Pour la première fois, des chercheurs européens sont parvenus à obtenir des rémissions prolongées de diabète de type 1, après seulement six jours de traitement par injections d'anticorps spécifiques. "C'est un formidable espoir pour les diabétiques", selon l'équipe coordonnée par Lucienne Chatenoud, responsable d'une unité de recherche sur le diabète à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Cet essai d'immunothérapie, publié vendredi dans le New England Journal of Medicine, concernait 80 diabétiques, ayant entre 12 et 39 ans, dépendant depuis peu d'un traitement à l'insuline. La moitié, par tirage au sort, a reçu pendant six jours une injection quotidienne d'un anticorps monoclonal anti-CD3, produit en Grande-Bretagne, et l'autre, un placebo. L'idée est de neutraliser un élément activateur (le CD3) des globules blancs (des lymphocytes T) qui s'attaquent aux cellules productrices d'insuline du pancréas (glande digestive) et les détruisent progressivement.

Chez 75 % des patients traités précocement, les besoins en insuline sont très nettement réduits, même après 18 mois de suivi. L'effet du traitement expérimental s'est ainsi traduit chez la plupart des patients par une réduction considérable de la dose nécessaire d'insuline injectable, en dessous du seuil généralement considéré comme une insulino-indépendance, à partir duquel on pourrait arrêter tout traitement, indique le Pr Chatenou.

"Tout laisse à penser que ce maintien de la production de l'insuline endogène (naturelle), s'il se prolonge au-delà des dix-huit mois actuellement étudiés, diminuera ou préviendra les complications dégénératives de la maladie qui en font encore toute la gravité (rétinopathie, insuffisance rénale, accidents vasculaires)", estiment les chercheurs qui entrevoient des applications pour d'autres maladies immunitaires comme la sclérose en plaque, le psoriasis ou les maladies inflammatoires de l'intestin).

Le diabète de type 1, ou insulino-dépendant (environ 15 % des diabètes, soit quelque 200.000 personnes en France) est une maladie auto-immune, c'est-à-dire que l'organisme s'attaque à certains de ses propres constituants (pour cette maladie, aux cellules fabriquant l'insuline). Sans insuline, les tissus du corps ne peuvent assimiler correctement le sucre (source d'énergie), et ce dernier se retrouve en quantité excessive dans le sang. "Ces résultats ouvrent des perspectives tout à fait nouvelles sur l'immunothérapie du diabète insulino-dépendant. Ils montrent que l'on peut arrêter la progression de la maladie prise à son début", commentent les chercheurs. Ce qui pourrait permettre aux diabétiques de vivre avec leur propre insuline, au lieu de dépendre d'injections.

AFP

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