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Espoir contre l'alzheimer
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L'expérience, relatée dans la publication scientifique Annals of Neurology, a fait le tour du monde. En 2003, une équipe de chercheurs torontois a tenté une opération inédite : implanter un stimulateur électrique dans le cerveau d'un patient dans l'espoir de contrôler son appétit. À leur grande surprise, l'intervention a plutôt eu pour effet de raviver un souvenir enfoui depuis 30 ans, avec une acuité telle que le patient avait l'impression de revivre la scène en direct. Celui-ci s'est ensuite prêté à plusieurs semaines de tests, qui ont permis de constater à quel point sa mémoire s'améliorait sous l'effet de la stimulation électrique.
Il s'agit d'une découverte majeure à plusieurs égards. D'abord, c'est la première fois qu'on démontre la possibilité d'améliorer la mémoire en insérant des électrodes dans le cerveau. De plus, la zone stimulée, l'hypothalamus, n'était généralement pas considérée comme un siège de la mémoire. Et dire que certains considèrent encore l'obésité comme un problème relevant de la volonté et non de la médecine ! Si les chercheurs de l'Université de Toronto n'avaient pas pris au sérieux la détresse du patient, qui avait tout essayé pour perdre cet excès de poids dommageable pour sa santé, ils n'auraient jamais entrepris cette opération si riche d'enseignements.
Le Docteur Andres Lozano, qui a reçu sa formation en neurochirurgie à l'Université McGill, poursuit ses recherches sur des patients atteints de l'alzheimer. Il leur implante des stimulateurs afin d'enrayer les ravages de la maladie. Si le procédé s'avère sans danger, la recherche sera élargie à un plus grand nombre de sujets. Il ne s'agit pas de donner de faux espoirs aux personnes atteintes de l'alzheimer ou à leurs proches. Dans le meilleur des cas, il faudra six ou sept ans avant qu'un dispositif puisse être commercialisé, et il devra être implanté à un stade précoce de la maladie. Mais pour une société inquiète du vieillissement de sa population, c'est une avenue prometteuse.
Il faut savoir que ce type d'appareil, qu'on pourrait comparer à un stimulateur cardiaque (pacemaker), ne relève pas de la science-fiction. Plus de 40 000 personnes dans le monde en ont déjà un relié à leur cerveau. C'est en effet un traitement très efficace pour contrôler le parkinson. Il est aussi très encourageant de voir que la recherche sur l'alzheimer ne se mène pas uniquement sur le front pharmaceutique, mais également sur celui de l'appareillage médical. L'ampleur du mal est telle qu'il ne faut négliger aucun moyen pour le contrer. Le patient obèse n'a malheureusement pas réussi à maigrir. Mais en acceptant qu'on explore sa boîte crânienne, il a contribué à une découverte beaucoup plus spectaculaire que n'importe quelle perte de poids.
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