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Espace : l'Europe réussit son premier rendez-vous avec la Lune

La première sonde lunaire de l'Europe, SMART-1, a été placée lundi soir dans l'orbite du satellite de la Terre, une réussite qui revêt une grande importance pour les futures missions interplanétaires appelées à utiliser les moteurs ioniques. L'ESA (Agence spatiale européenne) a annoncé mardi que 13 mois après son lancement par une Ariane 5, le satellite SMART-1, dont la mission inédite est de cartographier la topographie et la composition minéralogique du satellite naturel de la Terre, a été capturé par la gravité de la Lune à 18h53 (17h53 GMT) la veille. Selon Giuseppe Racca, directeur de la mission, les manoeuvres effectuées par la sonde pour passer d'un orbite géostationnaire à un orbite planétaire "ont été extraordinairement complexes" et cette réussite est une "grande première en matière de dynamique de vol spatial". Selon les responsables de l'ESA, SMART-1 se trouve actuellement à une distance d'environ 5.000 Km de la Lune. Son système de propulsion hélioélectrique (moteur ionique) délivre maintenant une poussée pour réaliser la délicate manoeuvre qui progressivement stabilisera la sonde sur son orbite de travail, qu'elle atteindra à la mi-janvier. C'est alors que SMART-1, dont l'orbite elliptique polaire sera comprise entre 300 Km (au-dessus du pôle sud) et 3.000 Km (pôle nord), commencera sa mission proprement scientifique, pour une durée prévue de six mois. Selon Bernard Foing, directeur scientifique de la mission, la "Lune est le témoin capital de ce que furent les conditions sur notre Terre lorsque la vie y est apparue. En tant que fille de la Terre, elle détient la clé de la compréhension de nos origines". La mise en orbite lunaire de SMART-1 marque la fin et le succès de la partie technologique de la mission : celle-ci a permis à l'Europe de tester et de faire des essais sur le système de propulsion ionique, alors que la sonde décrivait une longue trajectoire en spirale entre la Terre et la Lune de plus de 84 millions de kilomètres, une distance comparable à celle d'une mission interplanétaire. "C'est la première fois qu'un véhicule spatial à propulsion électrique effectue des manoeuvres d'assistance gravitationnelle en exploitant l'attraction exercée par le corps lunaire", s'est félicité Octavio Camino, chef du contrôle au sol de la mission à Darmstadt (Allemagne). L'équipe de SMART-1 s'est également livrée à des essais de communication dans l'espace lointain, dont l'objet était de tester des transmissions radio à des fréquences beaucoup plus élevées que les fréquences radio traditionnelles. Au cours de la phase de croisière et pour se préparer à l'observation scientifique de la Lune, des essais ont été réalisés sur 4 instruments miniaturisés utilisés pour la première fois dans l'espace : c'est notamment le cas de la caméra AMIE, qui a déjà pris depuis l'espace des images de la Terre, de la Lune et de deux éclipses solaires totales. "C'est un grand moment pour l'exploration du système solaire. Tous les Européens ont des raisons d'être fiers. L'espace est rude, et le petit SMART-1 a dû batailler ferme pour tailler sa route à travers les radiations", selon David Southwood, directeur scientifique de l'ESA, présent à Darmstadt. "Nous sommes aussi en route vers une comète (avec la mission Rossetta ndlr), puis il y aura Vénus. Avant de nous tourner plus tard vers Mercure", a-t-il conclu.

ESA

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