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Une équipe de chercheurs démontre pour la première fois l'existence de gènes d'obésité chez l'enfant
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Une équipe franco-britannique de chercheurs dirigés par le diabétologue lillois Philippe Froguel a démontré l'existence de gênes d'obésité commune de l'enfant qui restaient encore inconnus, en dehors de mutations exceptionnelles des gènes de la leptine. "C'est la première démonstration mondiale directe de l'existence de ces gènes d'obésité", a expliqué mardi au cours d'une conférence de presse le Pr Philippe Froguel, directeur du département de génétique humaine à l'Institut Pasteur de Lille (Nord). Les chercheurs français et leurs confrères du Queen's Mary School of Medecine de Londres ont identifié des mutations du gène récepteur MC4 (récepteur de la mélanocortine) à partir d'explorations du génome de 300 familles d'obèses français, sujets d'études depuis 1998. La mélanocortine est une hormone qui, comme la leptine, contrôle la sensation de satiété. Selon les résultats de l'étude complète, qui sera présentée les 14 et 15 juin prochains au congrès de diabétologie et d'endocrinologie de San Francisco (Etats-Unis), l'équipe franco-britannique démontre que cette mutation génétique entraîne chez l'enfant obèse une augmentation excessive de l'appétit et une production d'insuline trop élevée. "Il s'agit de la première démonstration qu'un gène pourrait à la fois favoriser l'apparition d'obésité sévère de l'enfant et contribuer au développement ultérieur de diabète", a souligné le professeur Froguel. Les chercheurs ont également tiré la sonnette d'alarme sur les autres facteurs de l'obésité comme les habitudes comportementales et alimentaires liées à la précarité sociale et culturelle. "L'obésité de l'enfant a une base génétique très forte, mais aussi des causes sociales inacceptables", a expliqué le professeur Froguel. "Les facteurs sociaux jouent un rôle majeur dans l'évolution de la corpulence", a-t-il ajouté. Les personnes les moins riches ont en effet une alimentation trop riche en graisses (charcuterie, etc) et en sucre (féculents, sodas, biscuits). Selon le professeur Froguel, les catégories sociales élevées (cadres, commerçants, etc.), dont l'alimentation est plus équilibrée, sont moins concernées par l'obésité. Ce constat s'appuie sur une enquête réalisée entre 1990 et 2000 auprès d'enfants des écoles publiques de Lille par le docteur Jacques Weill, endocrinologue pédiatrique au CHR de Lille (Nord). La fréquence de l'obésité s'est élevée en une décennie de 5,7% à 13,2%, selon l'étude qui note que cette augmentation frappe les milieux les plus défavorisés. "Il faut une vraie action de santé publique dans le domaine de l'obésité infantile", a demandé le docteur Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste à l'Institut Pasteur de Lille. Philippe Froguel, Jacques Weill et Jean-Michel Lecerf lancent un appel à la mobilisation générale pour la prévention de l'obésité en France. Les trois médecins proposent un programme d'actions d'éducation en dix points qui propose notamment de modifier les règlementations sur l'étiquetage nutritionnel et la publicité alimentaire destinée aux enfants. L'étude va se poursuivre et les médecins recrutent 300 nouvelles familles d'enfants obèses. Un numéro vert a été mis en place: 0.800.02.04.12.
AP : http://fr.news.yahoo.com/020416/5/2jvlu.html
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- Publié dans : Médecine
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