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Epilepsie : la chirurgie se révèle une alternative efficace

Lorsque le traitement médical échoue, le traitement chirurgical de l'épilepsie montre son efficacité même chez les plus petits, selon une nouvelle étude américaine publiée dans le dernier numéro du journal mensuel "Pediatrics". L'étude réalisée par la clinique Cleveland est la première à s'intéresser à la chirurgie de l'épilepsie des enfants de moins de trois ans. Il en ressort que lorsque l'opération est pratiquée tôt, elle permet un développement cérébral normal. "La chirurgie a longtemps été indiquée comme dernier recours. Mais maintenant, nous ne le pensons plus", souligne le Docteur Deborah Holder, neurologue à l'hôpital pédiatrique de Pittsburgh (Pennsylvanie).

Alex Seman, un enfant de deux ans et demi souffrant de sclérose tubéreuse, une maladie neurologique qui déclenche des crises d'épilepsie, n'avait pas été soulagé par un traitement médicamenteux. Ses bras et ses jambes étaient secoués de convulsions plusieurs fois par jour. L'électro-encéphalogramme enregistrait par ailleurs plusieurs douzaines de mini-crises quotidiennes.

Le plus dur a été la préparation à l'opération, se souvient son père, Mike Seman. Les médecins ont pour cela réalisé une sorte de pré-chirurgie, implantant des électrodes à même la surface du cerveau d'Alex. Pendant une semaine, une surveillance vidéo a permis de tracer la carte de l'origine de ses crises. Quelques semaines plus tard, les médecins retiraient un gros morceau de son cerveau. Depuis, Alex ne fait plus de crises et, selon ses parents, sa gaîté est revenue.

Toutefois, la chirurgie n'est pas indiquée dans tous les cas. Les crises épileptiques peuvent en effet partir d'une région cérébrale trop dangereuse à retirer. Dans ce cas-là, une voie de recherche semble prometteuse : l'implantation en profondeur dans le cerveau d'une électrode qui émet un faible courant électrique. Les chercheurs étudient si cette technique permet de court-circuiter le tissu cérébral malade et d'empêcher le déclenchement d'une crise. On l'utilise déjà dans le traitement de la maladie de Parkinson.

Les médecins peuvent aussi implanter un "stimulateur de nerf vague", chargé de délivrer de légères décharges à un nerf du cou qui, à son tour, avertit le cerveau. Même si cette technique ne permet pas de soigner une épilepsie comme la chirurgie, elle contribue à réduire le nombre de crises. La technique du "Gamma knife", qui irradie la zone épileptique, est en cours d'essai.

Près de trois millions d'Américains souffrent d'épilepsie, maladie qui se caractérise par des décharges électriques paroxystiques dans le cerveau. Quand les circuits ne vont pas assez vite, la crise survient. Si beaucoup d'enfants naissent épileptiques, cette maladie neurologique peut apparaître à n'importe quel âge. Près de 30 % des patients présentent des épilepsies incurables. Soit les médicaments ne réussissent pas à prévenir toutes les crises, soit ils entraînent des effets secondaires insupportables. Dans un grand nombre de cas, la chirurgie est une indication.

AP

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