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Enfin un nouveau traitement contre les léiomyosarcomes

L’étude Doxorubicin–Trabectedin with Trabectedin Maintenance in Leiomyosarcoma, promue par Gustave Roussy sous la direction de la Dr Patricia Pautier, responsable du comité de cancérologie gynécologique de l’Institut, a évalué l’ajout d’une nouvelle molécule au traitement standard prescrit aux patients atteints d’un léiomyosarcome métastatique ou non-opérable. Les résultats définitifs, publiés dans The New England Journal of Medicine, montrent une amélioration significative de la survie sans progression de la maladie et de la survie globale dans le groupe de patients ayant reçu cette nouvelle approche thérapeutique.

Depuis 50 ans, aucune étude scientifique n’avait été en mesure de prouver l’efficacité d’une nouvelle molécule en association à la doxorubicine dans le traitement de première ligne des sarcomes des tissus mous. Les sarcomes, qui totalisent environ 5 000 nouveaux cas chaque année en France, sont constitués d’une très grande hétérogénéité de tumeurs, qui ont pour point commun de se développer au niveau des tissus de soutien de l’organisme. Environ 3 000 sarcomes détectés chaque année en France sont dits « des tissus mous ». Ils s’attaquent aux cellules présentes dans les muscles, la graisse (tissus adipeux), ou encore les nerfs. Les léiomyosarcomes constituent l’un des sous-groupes histologiques les plus courants des sarcomes des tissus mous, et prennent naissance dans les muscles lisses, que l’on peut notamment retrouver dans les muscles des membres ou la paroi utérine. Détectés à un stade avancé, ils présentent un pronostic défavorable.

« Identifier de nouvelles voies thérapeutiques dans les sarcomes est un véritable défi. Il est difficile de recruter des cohortes suffisantes de patients pour mener des essais cliniques, du fait de la rareté de la maladie. La doxorubicine est la chimiothérapie standard depuis des décennies. Nos travaux montrent que l’ajout de trabectidine à cette chimiothérapie, une molécule synthétisée à partir d’une éponge marine, suivi par un traitement de maintenance par la trabectedine seule, permet de doubler la survie sans progression de la maladie des patients atteints d’un léiomyosarcome avancé », détaille la Docteure Patricia Pautier.

Une étude de phase II, promue également par Gustave Roussy, avait été publiée dans The Lancet Oncology en 2015. Elle avait montré des résultats thérapeutiques intéressants concernant l’association doxorubicine-trabectedine sur la survie des patients atteints d’un léimyosarcome avancé. L’étude de phase III qui vient d’être publiée dans le New England Journal of Medicine et réalisée par le Groupe Sarcome Français, s’inscrit dans la continuité de ces travaux, en y ajoutant un traitement de maintenance par trabectedine.

Dans cette étude de phase III, 150 patients, tous atteints d’un léiomyosarcome avancé (des tissus mous ou utérins) ou inopérable, ont été randomisés en deux groupes. Ceux inclus dans le premier groupe ont reçu six cycles de doxorubicine, soit le traitement de première ligne standard dans cette indication. Les patients inclus dans le second groupe ont reçu six cycles de doxorubicine couplée à de la trabectedine, suivi par un traitement de maintenance à base de trabectedine pour ceux dont la maladie ne progressait pas. La chirurgie était autorisée dans les deux groupes après les six cycles de chimiothérapie pour retirer la maladie résiduelle. Le critère d’évaluation principale était la survie sans progression de la maladie, et la survie globale était le critère d’évaluation secondaire.

Les résultats publiés dans le New England Journal of Medicine prouvent l’efficacité thérapeutique de la combinaison doxorubicine-trabectedine puis trabectedine en maintenance. La survie globale des patients ayant suivi ce schéma thérapeutique s’élève à 33 mois, contre 24 mois pour le groupe de patients ayant reçu 6 cycles de doxorubicine seule. Les résultats sont encore plus encourageants concernant la survie sans progression de la maladie. Elle passe de 6 mois dans le groupe doxorubicine seule, à 12 mois dans le groupe doxorubicine-trabectedine puis trabectedine en maintenance.

« Par ses résultats positifs, cette étude est ‘practice-changing’, ce qui signifie qu’elle va modifier la prise en charge à l’échelle mondiale de l’ensemble des patients atteints d’un léiomyosarcome avancé. Elle ouvre de nouvelles perspectives de recherche, notamment dans les liposarcomes, un autre sous-groupe histologique des sarcomes des tissus mous, dans lequel la trabectidine a déjà montré des signes d’efficacité thérapeutique, mais aussi dans les traitements adjuvants ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

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