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En l'homme, le prion est partout chez lui
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On se doutait bien que chez les malades atteints du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ), les prions ne se nichaient pas seulement dans le système nerveux et les organes lymphoïdes, rate ou amygdales. Il se confirme que leur diffusion est assez large dans les tissus périphériques. Grâce à une technique dite d'immunoblot, permettant de détecter des quantités de prion jusqu'à 10 000 fois plus faibles que celles présentes dans le cerveau infecté, la protéine PrPsc (signature de la forme pathologique du prion) a été retrouvée dans d'autres tissus: rétine, nerf optique, glandes surrénales, rectum et thymus. Ces résultats, obtenus par le Britannique John Collinge, sont publiés dans The Lancet. Testé chez quatre malades décédés de vMCJ, le test a montré que - en dehors du cerveau - c'est dans les amygdales que le prion est le plus concentré. Un résultat qui confirme l'intérêt de prélèvements à ce niveau pour les études épidémiologiques. Les yeux (rétine et nerf optique) se sont aussi révélés positifs. L'examen des tissus dits périphériques a permis de retrouver la PrPsc au niveau des glandes surrénales, du rectum et du thymus chez l'un des patients. Et en faible quantité. L'appendice et le sang sont restés négatifs. Une autre équipe prestigieuse, celle de l'Ecossaise Moira Bruce, publie des données concordantes. Selon des expériences chez les rongeurs, les extraits de cerveau sont nettement plus infectants que les amygdales et les échantillons sanguins n'ont pu transmettre la maladie. «Ces résultats confirment ce que l'on pressentait, commente la Pr Jeanne Brugère-Picoux (vétérinaire à Maisons-Alfort). En fait, plus les tests sont sensibles, plus la liste des tissus positifs augmente.» Il n'est donc pas exclu que l'on trouve un jour du prion dans le sang. Pour autant, «la présence de prion en faible concentration ne prouve pas qu'il soit contaminant. La dose infectante reste inconnue».
Libération :
http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20010721sams.html
Lancet :
http://www.thelancet.com/journal/vol358/iss9277/full/llan.358.9277.talking_points.16983
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