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En dépit de son dernier succès, l'avenir d' Ariane 5 reste incertain

Paralysée pendant quatre mois après l'échec de sa version actuelle la plus puissante, l' "Ariane dix tonnes", la fusée Ariane-5 a effectué un retour brillant dans l'espace mercredi soir en plaçant sur orbite de transfert géostationnaire deux satellites de télécommunications. Mais l'avenir du seul lanceur européen désormais, après le tir de la dernière Ariane-4, le 15 février, n'est pas assuré pour autant. Pour son premier lancement de l'année, Ariane-5 a parfaitement rempli sa mission et placé sur orbite, comme prévu, ses deux passagers, deux satellites de télécommunications, l'un indien, de 2.950 kg, INSAT-3A, l'autre américain, de 1.760 kg, Galaxy-XII, le premier pour le compte de l'Organisation Indienne de Recherche Spatiale (ISRO), le second pour celui du premier opérateur mondial (américain), PanAmSat. Le lanceur, une Ariane-5 Générique (Ariane-5 de base), qui avait décollé, du Centre Spatial Guyanais (CGS) à Kourou,le 9 avril à 19h52 heure de Kourou (22h52 GMT), a largué comme prévu son premier "passager", INSAT-3A, au terme de trente et une minutes de vol environ, puis, son second, Galaxy-XII, sept minutes plus tard. Initialement programmé pour mardi soir, ce vol avait été reporté, quelques heures avant le décollage prévu, pour permettre à l'un des deux clients, l'Organisation Indienne de Recherche Spatiale (ISRO/Indian Space Research Organisation), de vérifier des liaisons électriques entre le sol et son satellite. Après l'échec du premier tir de la version plus puissante du lanceur, Ariane-5 ECA, capable de placer sur orbite deux satellites géostationnaires d'une masse totale de dix tonnes, contre 5,9 pour l'Ariane-5 Générique, ce tir était attendu avec une certaine inquiétude. Si l'on peut être désormais rassuré sur la fiabilité de cette version du lanceur, de grosses incertitudes planent toutefois tant sur l'avenir de la famille Ariane-5 que sur Arianespace. Le 11 décembre, la première Ariane-5 ECA avait dû être détruite, à la suite à d'une défaillance de la tuyère du nouveau moteur Vulcain-II de son premier étage, qui lui avaient fait prendre une mauvaise trajectoire. Cet échec a conduit à une suspension de tous les vols d'Ariane-5, afin de procéder à une révision complète des "procédures de qualification" de l'ensemble de la famille de lanceurs. Le doute sur la fiabilité des Ariane-5 en général s'installait. Si les modifications des éléments responsables de l'échec d'Ariane-5 ECA sont en cours, ce modèle plus puissant devrait être prêt à voler de nouveau seulement l'an prochain, a confirmé jeudi le directeur général d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall. Par ailleurs, à la demande de la clientèle, il devra réussir deux tirs d'essai avant d'être commercialisé. Dans un marché déprimé (une quinzaine de lancements commerciaux dans le monde en 2002, contre vingt-cinq en 2001), et alors qu'elle va devoir affronter la concurrence des nouvelles fusées américaines Delta-4 et Atlas-V, la société de gestion et de commercialisation des lanceurs européens ne dispose donc plus actuellement que d'Ariane-5 Générique. Or, son choix d'effectuer des lancements doubles, même si la taille des satellites a cessé de croître, lui impose de disposer rapidement d'une Ariane-5 ECA fiable. Pour le numéro un mondial du transport spatial commercial, ces problèmes viennent amplifier ses difficultés financières. Aussi, Arianespace, qui a connu 193 millions d'euros de pertes en 2001 et quelques 400 millions en 2002, réclame-t-elle à ses actionnaires (44 sociétés, dont EADS, l'ESA et le CNES), plus d'un milliard d'euros pour assurer la survie du "système Ariane" : 555 millions d'euros pour le retour d'Ariane-5 ECA, 200 millions par an pour le soutien à l'exploitation, 200 millions pour une augmentation de capital et 50 millions pour maintenir un certain temps en parallèle Ariane-5 Générique et Ariane-5 ECA. C'est notamment avec ce soutien à l'exploitation que la dernière version d'Ariane-5 pourrait être "viable économiquement" à partir de 2005, estime Arianespace. Cette année-là serait alors celle de la "renaissance". C'est de ces questions, donc de l'avenir d'Ariane et d'Arianespace, que les ministres européens de l'Espace débattront lors de leur conférence, prévue le 27 mai à Paris.

Brève rédigée par @RT Flash

Ariane Espace :

http://www.arianespace.com/site/news/news_sub_missionupdate_index.html

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