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Des émulsifiants alimentaires possiblement associés à une augmentation du risque de cancers
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De grandes études épidémiologiques ont déjà associé l’alimentation riche en produits ultra-transformés à une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires, de diabète, d’obésité et de mortalité, avec, comme explication possible, la présence d’additifs, et particulièrement d’émulsifiants. Ceux-ci sont destinés à améliorer la texture des aliments et leur durée de conservation.
Des études expérimentales récentes ont montré que les émulsifiants altèrent le microbiote intestinal et peuvent entraîner une inflammation de bas grade. Or, la dysbiose et l’inflammation chronique augmentent non seulement le risque de maladies inflammatoires intestinales, mais sont aussi impliquées dans l’étiologie de plusieurs autres pathologies chroniques et de certains cancers extra-intestinaux.
L’étude NutriNet-Santé a fourni de nombreuses informations sur les habitudes alimentaires de plus de 100 000 Français. Une nouvelle analyse a été réalisée, examinant le lien possible entre la présence d’émulsifiants dans l’alimentation et la survenue d’un cancer. Au total, les données de 92 000 personnes, dont 78,8 % de femmes, ont été utilisées. Elles portent sur un suivi de 6,7 ans en moyenne, au cours desquels 2 604 cas de cancers ont été diagnostiqués (dont 750 cancers du sein, 322 de la prostate et 207 cancers colorectaux). Dans cette cohorte, le risque de cancer augmente avec la présence plus importante dans l’alimentation de produits contenant certains émulsifiants très largement utilisés dans l’alimentation industrielle en Europe : les carraghénanes (E407), les mono et diglycérides d’acides gras (E471), les pectines (E440) et le carbonate de sodium (E500).
Notamment, les plus fortes consommations de mono et diglycérides d’acides gras E471 sont associées à une augmentation de 15 % du risque de tous types de cancer, de 24 % du risque de cancer du sein chez les femmes, et de 46 % de celui de cancer de la prostate. Chez les femmes, les plus fortes consommations de carraghénanes (E407) sont associées à une augmentation de 28 % du risque de cancer du sein. En analyse selon le statut vis-à-vis de la ménopause, le risque de cancer du sein avant la ménopause est associé aux fortes consommations de diphosphates (E450 ; augmentation de 45 %), de pectines (E440 ; augmentation de 55 %) et de bicarbonate de sodium (E500 ; augmentation de 48 %). Il n’est pas retrouvé de lien entre la consommation d’émulsifiants et le risque de cancer colorectal. Quant aux autres émulsifiants, si certaines associations sont observées, elles ne persistent pas lors des analyses de sensibilité.
Cependant, l’Agence Européenne de sécurité alimentaire (AFSA) a récemment évalué les risques des émulsifiants, et n’a relevé aucun problème de sécurité ni aucune nécessité d’en limiter la consommation journalière, pour un certain nombre d’entre eux et notamment pour le E471. Il est certain que le cancer est multifactoriel, et qu’un seul facteur (ici l’exposition aux émulsifiants) ne va pas en augmenter considérablement le risque. Toutefois, et alors qu’ils ne sont pas essentiels à la santé humaine, les émulsifiants sont très largement répandus sur le marché mondial. Aussi, si une causalité est établie, l’augmentation du risque peut se traduire par un nombre non négligeable de cancers évitables au niveau de toute la population. La confirmation de ce lien de causalité devra être obtenue par des études expérimentales et épidémiologiques.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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