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Les embryons distingueraient le jour et la nuit

Contre toute attente, l'horloge circadienne des vertébrés fonctionnerait bien avant la naissance. L'embryon saurait donc distinguer le jour de la nuit avant même d'avoir mis le nez dehors. D'après une étude menée par Vincent Laudet et ses collègues1 du Centre national de recherche scientifique (Cnrs) et de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l'horloge biologique circadienne des poissons-zèbres entre en fonction dès les premiers instants du développement de l'embryon et est transmise par la mère. Pour mener à bien leur recherche, biologistes moléculaires et généticiens se sont penchés sur le fonctionnement d'un gène particulier, Per 3. Ils ont analysé son activité en mesurant la quantité d'ARN messager correspondant produit dans les embryons des poissons-zèbres au cours de leur développement. Per 3 fait partie des gènes "clock" que l'horloge circadienne des mammifères utilise pour synchroniser de nombreuses fonctions biologiques. Plongés dans le noir durant dix heures puis éclairés pendant quatorze heures, les embryons de poissons-zèbres développent leur propre horloge dès la fécondation. Cette activité se situe dans le cerveau et au niveau de la rétine. Per 3 fonctionne en fin de période "noire" et durant la phase correspondant au début du jour. En revanche, il n'y a pas d'ARN messager dans les premières heures de la nuit. Per 3 est alors en sommeil. En parallèle, les chercheurs ont analysé un autre gène, Rev-erba . Contrairement à Per 3, l'activité de Rev-erba se met en place progressivement au cours du développement. Elle commence quarante-huit heures après la fécondation et atteint son rythme de croisière à cent vingt heures. Jusqu'à aujourd'hui, la communauté scientifique avait misé sur une synchronisation des fonctions biologiques de l'embryon au travers de la mélatonine, une hormone transmise par la mère par voie sanguine. D'après ces récentes découvertes, il semble bien que l'embryon ait sa propre horloge. La mère n'est pas pour autant exclue de l'histoire car elle lui transmettrait l'ARN messager des gènes "clock", c'est-à-dire des composants de l'horloge. Avec cette étude, Vincent Laudet et ses collègues relancent la nécessité de comprendre l'horloge biologique des mammifères et en particulier celle de l'homme.

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