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Les effets nocifs du tabac persistent longtemps après l'arrêt
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L'arrêt du tabac ne fait pas baisser le risque de développer un cancer du poumon, selon les chiffres présentés jeudi par les pneumologues français qui soulignent cependant que cet arrêt est "essentiel car toujours rentable à longue échéance". Au vu de ces données, ces spécialistes insistent sur la nécessité de développer les campagnes de prévention. Ils mettent aussi en avant la diminution rapide des risques cardio-vasculaires après l'arrêt du tabac.Le constat n'en est pas moins démobilisateur: plus de 40% des patients chez lesquels un cancer bronchique a été diagnostiqué en 2000 avaient renoncé au tabac depuis plus de 10 ans, selon l'étude présentée par le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG).C'est seulement après vingt ans de privations que la fréquence de la maladie commence à décliner, de 25% à 15%.Parmi les patients, 7,2% n'avaient jamais fumé, "ce qui laisse une place au tabagisme passif", selon les auteurs de cette étude. Cette nouvelle étude --la plus grande jamais menée en France sur ce cancer-- a été réalisée par les pneumologues des hôpitaux généraux pendant un an dans 148 centres hospitaliers.Au total, ces spécialistes ont relevé 5.667 nouveaux cas de cancer, le quart du total annuel français. En moyenne, les malades sont âgés de 64,3 ans. Mais le plus jeune a 27 ans et le plus vieux 96. L'étude met aussi en évidence la montée en flèche de ce cancer chez les femmes: en 2000, elles ont représenté 16 % des cas, contre 11 % en 1993. Avant 50 ans, elles sont d'ailleurs nettement plus frappées que les hommes: 20,6 % contre "seulement" 12,7 %. "Il semble que les femmes aient moins besoin de fumer, et moins longtemps, pour être touchées, probablement en raison d'une vulnérabilité biologique ou génétique plus grande que les hommes aux effets toxiques du tabac", a indiqué à l'AFP le Dr François Blanchon, pneumologue à l'hôpital général de Meaux (Seine-et-Marne). Autres ombres au tableau: le délai moyen entre l'apparition des premiers symptômes --toux, crachements de sang, essoufflement, amaigrissement-- et le diagnostic est de plus de 113 jours. ire encore, le délai entre la radio pulmonaire mettant en évidence la maladie et son diagnostic dépasse les 80 jours. Des retards que les pneumologues imputent sans trop d'hésitations aux premiers à voir les malades, les médecins généralistes. Conséquence probable de ces retards à répétition: plus de 77% des cancers du poumon sont détectés à un stade 3 ou 4 (sur une échelle de 4) et donc à un stade déjà très évolué, parce que la tumeur s'est étendue ou parce qu'elle a essaimé à d'autres parties du corps (métastases à distance). Au stade numéro un, 60% des patients sont encore vivants cinq ans après l'ablation de la tumeur et de 24% à 34% au stade 2, selon les données du CPHG. Au stade 4, la "survie à cinq ans" ne dépasse pas 1%. Ces taux sont "sans aucune amélioration depuis 20 ans", soulignent les pneumologues qui relèvent que le cancer du poumon est en progression constante depuis 50 ans en France et dans le reste du monde. Aux Etats-Unis --où les femmes ont commencé à fumer plus tôt qu'en Europe-- le taux de cancers féminins du poumon est très élevé et la mortalité liée aux tumeurs bronchiques a dépassé celle des cancers du sein, avertissent les pneumologues.
AFP : http://fr.news.yahoo.com/020411/202/2jo9s.html
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- Publié dans : Médecine
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