Effet de serre : les acteurs s'engagent
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L'effet de serre n'est pas seulement l'affaire des politiques. C'est concrètement sur le terrain qu'a lieu la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, jugés responsables du changement climatique. Tel est le message qui ressort du colloque consacré aux « collectivités et entreprises au secours du climat » qui s'est tenu les 3 et 4 octobre à Strasbourg. Car l'effet de serre, généré en France à 26 % par les transports, 22 % par l'Industrie et 20 % par l'habitat, ne pourra être combattu que par un effort collectif. A en croire les initiatives présentées au cours de ces deux journées, la mobilisation des acteurs semble être à la hauteur de l'enjeu. A commencer par les collectivités locales, qui apparaissent depuis le sommet de la Terre de Johannesburg comme une force de proposition émergente. Certaines d'entre elles n'hésitent d'ailleurs pas à afficher des objectifs ambitieux. Växjö, en Suède, ambitionne de réduire sa consommation d'énergies fossiles de 50 % par habitant entre 1993 et 2010. Le constructeur américain de puces ST-Microelectronics affiche deux objectifs pour 2010 : zéro émission de gaz à effet de serre, soit un effort de réduction de 5 % par an ; 5 % de la consommation d'énergie de l'entreprise réalisée par les énergies renouvelables. Olympia, capitale de l'État de Washington, mène de front plusieurs initiatives : reboisement, soutien de l'agriculture locale pour éviter les transports superflus, flotte automobile municipale remplacée par des véhicules électriques et hybrides, recyclage des déchets pour éviter les émissions liées à l'incinération... D'autres privilégient un des leviers d'action. A commencer par les transports, premiers contributeurs à l'effet de serre. La ville brésilienne de Curitiba (1,6 million d'habitants) est par exemple parvenue à limiter ses émissions de CO2 par deux moyens : en établissant un plan d'urbanisation prévoyant une densité de population maximale, des droits devant être achetés pour dépasser ce seuil ; en mettant sur pied un système de bus performant, qui permet, grâce à la vente de tickets à un guichet avant la montée des passagers à bord, de limiter les temps d'arrêt. Résultat : le trafic automobile a décliné de 30 % depuis 1974 et la pollution atmosphérique est aujourd'hui la plus faible du pays. Françoise Duchezeau, déléguée générale à l'écologie urbaine et au développement durable de la RATP, rappelle d'ailleurs qu'« en créant en ville des filesdédiées aux bus, on améliore l'efficacitéénergétique de 6 %, et si cette file est intégralement protégée, on passe à 20 % ». Deuxième axe de travail : l'amélioration de l'efficacité énergétique. La Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) a ainsi fait 30 % d'économies d'énergies et évité 500 000 tonnes de CO2 en installant deux sites de cogénération à Paris. Les municipalités s'y mettent aussi : Queretaro, au Mexique, a remplacé, pour son éclairage, 10 000 ampoules par des ampoules basse consommation, ce qui a permis de diminuer les émissions de dioxyde de carbone de 4 000 tonnes par an ; le projet « Maisons vertes » aux Philippines a pour sa part eu pour effet de réduire les rejets annuels de la ville de Puerto Princesa de 170 tonnes, en intégrant l'efficacité énergétique dans la conception d'un ensemble de mille logements sociaux. A noter que les collectivités locales françaises affichent un certain retard, même si Élisabeth Demaure, responsable des collectivités au sein du Comité 21, constate que « les choses évoluent très vite ». Philippe Richert, sénateur et président du conseil général du Bas-Rhin, a d'ailleurs appelé tous les élus locaux voulant s'engager dans la lutte contre l'effet de serre à signer le protocole de Strasbourg, qui vient d'être lancé à son initiative. « Les gouvernements locaux peuvent être un exemple pour les gouvernements nationaux », estime même le maire de la ville américaine d'Olympia. Et c'est un Américain qui le dit...
Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/20021007.FIG0144.html
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- Publié dans : Climat
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