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Les édulcorants augmenteraient le risque de maladies cardiovasculaires
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Des chercheurs chinois de l'université de Shandong se sont intéressés plus particulièrement aux mécanismes d'action de l'aspartame, l’un des substituts du sucre les plus courants. Les chercheurs ont nourri des souris modifiées génétiquement avec des doses quotidiennes d’aliments contenant 0,15 % d’aspartame pendant 12 semaines, soit une quantité qui correspondrait, pour nous humains, à la consommation d’au moins trois canettes, soit environ 1 litre de soda light par jour. Au bout de 12 semaines, les plaques d'athérome et l’inflammation, des marqueurs de risque cardiovasculaires, étaient plus élevées chez les souris nourries à l’aspartame que chez les autres, et l’analyse de leur sang a révélé une augmentation des niveaux d’insuline.
Les chercheurs ont ensuite montré que ces niveaux élevés d'insuline alimentaient la croissance de plaques graisseuses dans les artères et ont identifié une molécule immunitaire, CX3CL1, jouant un rôle clé dans ce processus. Cette molécule attire les cellules immunitaires vers les parois des vaisseaux sanguins, favorisant ainsi l’inflammation et la formation de plaques d’athérome. En 2022, une analyse de la consommation de plus de 100 000 Français suivis dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé a en effet montré que la consommation d’édulcorants était associée à un risque plus élevé de maladies cardio-vasculaires de 9 %.
Par ailleurs, si l’on s’intéresse aux différents produits, la consommation d’aspartame était associée à un risque accru d’accidents vasculaires cérébraux, et la prise de sucralose et d’acésulfame K, à celui de maladies coronariennes (infarctus par exemple). De plus, tous les édulcorants étaient associés à une hausse du diabète de type 2. Dans cette étude, 40 % des participants consommaient des édulcorants et l’apport journalier moyen était de 15,6 mg, ce qui correspond à 100 ml d’une boisson édulcorée. Cette étude avait par ailleurs montré qu’en intégrant toutes les sources alimentaires, les boissons ne représentent en moyenne qu’environ la moitié de l’apport en édulcorants.
« Alors qu’initialement on a pu penser que les édulcorants étaient une alternative sûre vers laquelle se tourner si on voulait limiter le sucre, on se rend compte que ce n’est pas le cas », explique le Professeur Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm et coordinatrice de l’étude NutriNet-Santé. Pour la chercheuse, la recommandation de santé publique qui concerne l’ensemble de la population est de réduire les apports en sucres et en édulcorants par la réduction du goût sucré de l’alimentation, et ce dès le plus jeune âge.
Inserm Presse du 04.02.2025 : https://presse.inserm.fr/cest-dans-lair/69961/
Cell : https://www.cell.co
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