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Un éclairage urbain deux fois moins gourmand en énergie
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Depuis plus de 30 ans, l'efficacité de l'éclairage urbain stagne. Pourtant, son amélioration en termes d'économie d'énergie et d'efficacité est essentielle, compte tenu de la quantité d'éclairage nécessaire à l'ensemble de la planète chaque jour. L'objectif du projet Européen NumeLiTe (dans le cadre du programme « Energie » de l'Union Européenne) était de concevoir et de réaliser un système d'éclairage urbain innovant, économique, et de démontrer ses potentialités sur site.
Il s'agissait en particulier d'améliorer l'efficacité lumineuse des sources - c'est-à-dire d'augmenter le flux de lumière produite (on le mesure en lumens) par watt électrique consommé - et d'améliorer le rendu des couleurs - c'est-à-dire d'avoir une lumière qui reproduit bien les couleurs du monde qui nous entoure. Une augmentation de 2 % de l'efficacité lumineuse des sources pour l'éclairage urbain peut permettre une diminution de 6 à 7 millions de tonnes des rejets de CO2 dans l'atmosphère, ce qui correspond à 1 % de la diminution prévue par les accords de Kyoto sur l'environnement.
C'est Georges Zissis, directeur de l'équipe “ Sources Intenses de Photons ” au sein du Centre de physique des Plasmas et de leurs Applications de Toulouse (CPAT, CNRS-Université Paul Sabatier) qui a été coordinateur du projet NumeLiTe. Son laboratoire s'intéresse depuis longtemps aux sources lumineuses pour l'éclairage et pour des applications industrielles.
Le nouveau système est basé sur des lampes de nouvelle génération, à halogénures métalliques avec enveloppe céramique qui produisent, avec une excellente efficacité, une lumière blanche de très bonne qualité. Ces lampes sont placées dans des luminaires spécialement dessinés pour mieux distribuer la lumière sur la route et éviter les problèmes de pollution lumineuse. Les lampes sont alimentées par des nouveaux ballasts électroniques qui peuvent être commandés à distance (liaison filaire par le réseau électrique de la ville ou aérienne en radiofréquences) par une station centrale installée à cet effet à la mairie d'Albi. Ceci permet de contrôler la quantité de lumière à chaque instant et de programmer le fonctionnement du système.
A ce jour, 90 lampadaires ont été installés sur les 120 que compte le projet finalisé. Les premiers résultats obtenus sur le site d'Albi ont permis de démontrer qu'à consommation énergétique égale, le nouveau système produit presque 2 fois plus de lumière que le système précédent. Dans un pays industrialisé, on utilise en moyenne 10 à 15 % de la production électrique annuelle pour l'éclairage (12 % en France, plus de 19 % aux Etats-Unis).
La France consomme environ 41 TWh pour l'éclairage. Environ 60 % de cette énergie sont utilisés par le secteur tertiaire. L'éclairage public et routier consomme 10 % du total tandis que les 30 % restants sont absorbés par l'éclairage domestique. Il faut toutefois noter que ce dernier secteur a vu sa consommation tripler en vingt ans (5 TWh en 1979, 14 TWh en 1999.
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