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Dystrophie musculaire : des souris traitées par des cellules souches humaines
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Une étude franco-italienne vient de montrer que des cellules souches musculaires modifiées de patients atteints de dystrophie musculaire pouvaient réduire les symptômes de cette maladie chez des souris, qui suscite l'espoir de parvenir un jour à traiter les malades avec leurs propres tissus. Les souris traitées avaient une plus grande force musculaire et ont couru plus longtemps sur un tapis roulant que les souris malades non traitées, montre l'étude menée notamment par une équipe de chercheurs franco-italiens coordonnée par Luis Garcia, directeur de recherche au CNRS, et par Yvan Torrente de l'Université de Milan, publiée dans la revue "Cell Stem Cell".
Maladie génétique touchant près d'un garçon sur 3.500 à la naissance, la myopathie de Duchenne, ou dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), est liée à un déficit en dystrophine, une protéine localisée sous la membrane cellulaire des fibres musculaires. Codée par le gène DMD, cette protéine participe à la stabilité des fibres musculaires lorsquelles sont soumises à l'effort. En l'absence de dystrophine une absence causée par une anomalie au niveau du gène DMD - il est impossible pour la fibre musculaire de résister aux forces exercées lors de la contraction. D'où la progressive dégénérescence des muscles des patients.
L'une des pistes thérapeutiques prometteuses pour traiter certains cas de myopathie de Duchenne est la thérapie génique par "saut d'exon". Cette technique, qui agit directement sur le message du gène DMD, intervient au moment de l'épissage, une phase intermédiaire entre le gène et la protéine. Pour produire une protéine donnée, le gène correspondant délivre à la cellule un message, sorte de code de fabrication. Ce code est constitué d'éléments "codants", aussi appelés "exons", qui doivent être collés bout à bout.
Dans le cas de maladies génétiques, le code comporte des anomalies (ou mutations) sur un ou plusieurs exons. Dans 65 % des cas de DMD, ces erreurs induisent un décalage du cadre de lecture du message: ce dernier ne peut alors plus être interprété par la cellule, ce qui empêche la synthèse de la protéine dystrophine. Le "saut d'exon" vise à supprimer la partie du message comportant l'anomalie (mutation) afin de rétablir le cadre de lecture et de permettre à la cellule de fabriquer la dystrophine manquante sous une forme plus courte, mais fonctionnelle.
L'équipe de chercheurs franco-italiens a d'abord isolé ces cellules par prélèvement sanguin, d'une part, et directement dans le muscle, d'autre part. Ils ont ensuite "corrigé" in vitro la mutation du gène humain (DMD) via la technique du saut d'exon. Puis, les cellules humaines "restaurées" ont été injectées dans des souris modèles de la myopathie de Duchenne (par voie intramusculaire et par voie intra-artérielle). Résultat : près de 45 jours plus tard, les souris traitées expriment de la dystrophine humaine et présentent des performances musculaires améliorées.
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- Publié dans : Médecine
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