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Le DRM, parade au piratage des données ?

Les leaders de l'informatique qui tentent par tous les moyens de protéger leurs produits du piratage ont mis au point un système qui permet, entre autres, de faire en sorte que les films ou les chansons s'auto-détruisent après un seul passage si les droits d'auteur n'ont pas été réglés. Chacun des "barons" du secteur a élaboré sa propre version du DRM, ou "digital rights management" (gestion des droits numériques) visant à protéger le contenu des logiciels, des DVD et autres CD. Dans un futur proche, le courrier électronique, les logiciels de tableurs ou le contenu des pages web seront sécurisés par des "verrous" numériques. Sun Microsystems a annoncé la semaine dernière qu'il prévoyait de sortir un nouveau logiciel pour protéger le contenu couvert par "copyright" stocké dans des téléphones mobiles et des cartes à puce. Warner Music vient pour sa part de sortir un titre de chanson sous forme de CD et DVD audio encodés censés être inviolables. Le marché de la sécurité informatique vise en premier lieu les entreprises, les administrations et les hôpitaux, qui tous stockent des données qui n'ont pas à tomber sous les yeux de n'importe qui. Mais ce sont les médias qui font le plus grand battage autour du DRM. Pour contrer le piratage des oeuvres qu'ils produisent, les producteurs de films et les éditeurs de musique ont mis au point de nouveaux supports bardés de codes informatiques censés empêcher ou limiter le commerce en ligne non autorisée ou le gravage. Des groupes tels que Sony ou Nokia sont à leur tour entrés dans le bal en équipant du DRM des systèmes hi-fi et des appareils portables pour faire en sorte que le contenu couvert par le "copyright" ne puisse être transféré d'appareil à appareil si le consommateur ne paye pas les droits. Tout en insistant sur le fait que l'accès à la musique, à la vidéo ou aux actualités sur n'importe quel gadget équipé d'un écran doit donner lieu au paiement de droits d'auteur, les groupes multimédia conviennent que leur marge est étroite entre le respect de ces droits et la satisfaction du consommateur. Un système qui introduirait trop de limitations pourrait être mal perçu du client. "Nous devons trouver des moyens d'atténuer le piratage permis par les formats (technologiques) ouverts tout en répondant à la demande des consommateurs pour de tels formats", explique Barney Wragg, vice-président d'eLabs, le département en recherche et développement technologique d'Universal Music. L'an dernier, Sony a fait bondir les amateurs de musique en sortant en Europe des CD de Céline Dion et deShakira ne pouvant être lus ni sur un PC, ni sur un Apple. Bien des difficultés initiales ont été réglées et les éditeurs de musique affirment qu'ilsvont continuer à sortir des CD et DVD protégés et des produits à télécharger qui expireront après quelques passages, le tout basé sur les derniers systèmes DRM. Leur talon d'Achille, c'est l'absence de normalisation. Les technologies DRM sont aussi variées qu'il y a de fournisseurs - qu'il s'agisse du titan de l'électronique grand public Philips ou du géant des logiciels Microsoft, qui va doter sa suite bureautique Office 2003 de systèmes de contrôle désignant quel utilisateur peut imprimer, copier ou faire suivre telles ou telles données. L'an dernier, Sony et Philips ont acquis pour 450 millions de dollars Intertrust, une firme américaine qui fait figure de pionnier dans la protection des droits numériques et possède la plupart des licences DRM. Le poids des deux acquéreurs pourraient permettre aux fabricants de matériels et aux éditeurs de logiciels de parler le même langage. "Il est très important de travailler ensemble pour ne pas troubler le consommateur", déclare Mike Tsurumi, responsable de la division Electronique de Sony pour l'Europe.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/030616/85/39b23.html

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