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"Dresser" des cellules pour éviter le rejet des greffes d'organes
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Des travaux sur les rejets des greffes publiés par une équipe de chercheurs français pourraient à terme bouleverser la pratique des transplantations, notamment en dispensant les personnes greffées des traitements très lourds qu'elles doivent suivre. Les biologistes de l'Inserm - dont les travaux sont publiés dans l'édition de décembre du Journal of Clinical Investigation - ont réussi à "dresser" les cellules du donneur à reconnaître les cellules du système immunitaire du bénéficiaire de la transplantation: au lieu de les prendre pour des ennemis à attaquer, elles font désormais ami-ami avec elles. L'agression de l'organisme d'accueil par les cellules du donneur (appelée "maladie du greffon contre l'hôte") est en effet une complication grave des greffes de moelle osseuse. "Pour l'instant, les transplantés n'ont pas d'autre choix que de prendre de la cyclosporine et des corticoïdes, des médicaments anti-rejet très efficaces, mais aussi très toxiques, notamment pour les reins", a expliqué à l'AFP le biologiste José Cohen, chercheur à l'Inserm et co-auteur, avec Benoît Salomon, de ces recherches. "Ne pas les prendre les exposerait en effet à la moindre infection bactérienne ou virale et, s'il s'agit d'une greffe de moelle, risquerait d'entraîner une redémarrage de la leucémie", ajoute-t-il. Souvent mortelle, notamment dans le cas de leucémie, cette "maladie du rejet" survient quand les cellules, les lymphocytes T, implantées lors d'une greffe, perçoivent comme étrangers les tissus du patient receveur et commencent à les attaquer. Pour enrayer ce phénomène, l'équipe de l'Inserm s'est intéressée à une population particulière de lymphocytes découverte en 1995, les "régulateurs", qui ont la propriété de neutraliser l'action destructrice des lymphocytes T. L'an dernier, sur des souris, les biologistes avaient déjà démontré les effets bénéfiques de l'administration, en grande quantité, de ces lymphocytes "régulateurs" qui avaient alors entraîné un ralentissement de la progression du rejet. Par la suite, comme les policiers font flairer à leurs chiens des objets appartenant à une personne disparue, les scientifiques ont mis les "régulateurs" en présence des cellules du receveur. Ainsi familiarisés avec l'organisme étranger, les régulateurs ont effectivement empêché leurs cousins lymphocytes de s'attaquer au receveur de la greffe. "Les travaux publiés ce mois-ci montrent que les "régulateurs" agissent spécifiquement sur les lymphocytes T, responsables de la maladie du greffon contre l'hôte et qu'ils sont capables, non seulement de contrôler la progression de la maladie, mais aussi de favoriser l'accroissement des cellules immunitaires saines, nécessaires au succès de la greffe", a expliqué José Cohen. . Ensuite, ils passeront aux essais sur des cellules humaines, avec de bons espoirs de succès: "les lymphocytes régulateurs des souris sont assez similaires aux régulateurs des humains, ce qui en fait des candidats sérieux pour de prochaines essais cliniques", a estimé José Cohen.
Inserm : http://www.inserm.fr/
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- Publié dans : Médecine
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