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Douleurs dans la poitrine : un scanner pour accélérer le diagnostic
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Pour réduire l'attente aux urgences des personnes victimes de douleurs dans la poitrine, les médecins américains utilisent un scanner très sophistiqué qui leur permet de voir plus rapidement l'état des artères coronaires de leurs patients et de n'hospitaliser que ceux qui en ont besoin. "Quand les artères ne sont pas bouchées, vous pouvez dire que les risques pour un patient de faire un accident cardiaque dans les cinq ans qui viennent est très très faible", a déclaré le Dr Udo Hoffmann, hôpital général du Massachusetts. "S'ils reviennent une semaine après avec des douleurs dans la poitrine, vous savez qu'il ne s'agit pas du coeur".
De soudaines douleurs dans la poitrine conduisent chaque année six millions de personnes aux urgences. C'est le signe annonciateur le plus courant d'infarctus, mais c'est aussi un signe exaspérant, qui, dans la moitié des cas, a une autre origine. Faire la différence est difficile.
Le dilemme commence dès la description de la douleur. La sensation classique "d'avoir un éléphant sur la poitrine" n'est pas ressentie par tout le monde. Certaines personnes n'ont pas mal, mais plutôt l'impression d'un étau thoracique. D'autres ressentent une douleur dans le bras, le cou ou l'épaule. Pour d'autres encore la douleur s'apparente à une douleur dentaire avant l'infarctus, d'autres, enfin, ont la nausée.
Tenter d'évaluer s'il existe des problèmes cardio-vasculaires graves en se basant sur ces seuls symptômes est difficile, a expliqué le Docteur James Golstein, hôpital William Beaumont, Royal Oak, Michigan. Parfois, cela semble évident et vous vous trompez. A l'inverse, les symptômes peuvent ne pas être impressionnants et vous vous trompez aussi. Les conséquences d'une erreur de diagnostic sont catastrophiques.
L'imprécision de l'électrocardiogramme, les dangers de l'angiographie cardiaque ou ceux du test d'effort conduisent de plus en plus les médecins à utiliser l'angiographie CT. Pour observer les artères, ils injectent aux patients un produit de contraste qui éclaire les parois. Puis les appareils de dernière génération, les scanners CT-64 coupes qui utilisent des ordinateurs à rayons X, permettent de mesurer les calcifications de la paroi des artères et la plaque d'athérome. En moins de 30 minutes, des images en 3-D peuvent montrer si les artères sont rétrécies, et de combien.
Les chercheurs de Beaumont ont étudié 197 personnes souffrant de douleurs thoraciques et considérées à faible risque d'infarctus, dont la moitié ont bénéficié de ce matériel dernier cri. En onze heures de moins que les tests de routine, l'appareil a permis de faire la part entre les cas graves et ceux sans gravité chez 75 % des patients, selon une étude publiée dans le Journal du collège américain de cardiologie.
Pour certains, le CT-64 ne doit pas être réservé aux seules personnes à faible risque. Ainsi le Docteur Udo Hoffmann a utilisé le scanner chez 103 patients, 14 d'entre eux présentaient soit un infarctus, soit une pathologie grave, l'angine de poitrine instable. Les scanners ont bien fait la part entre des artères bouchées chez ces patients et celles qui ne présentaient qu'un minimum de caillots. Son étude est publiée dans le dernier numéro de "Circulation".
Qui doit donc bénéficier de ces scanners ? Hoffmann et l'équipe de Beaumont mettent tous les deux en place des études importantes pour tenter de répondre à cette question, et pour déterminer si le recours à ces scanners améliore l'évolution de la maladie ou s'il ne fait qu'accélérer son diagnostic.
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- Publié dans : Médecine
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