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DMP1, une protéine contre le cancer
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Une équipe du Laboratoire de Recherche sur les Métastases (GIGA-Cancer/CHU de l’Université de Liège) vient de publier dans la prestigieuse revue BLOOD ses travaux démontrant que la protéine DMP1 possède des activités anti-angiogéniques insoupçonnées, activités qui pourraient être utilisées pour le développement de nouveaux traitements contre le cancer mais aussi contre des maladies pour lesquelles l’angiogenèse (la formation de nouveaux vaisseaux sanguins) joue un rôle majeur comme le psoriasis, la polyarthrite rhumatoïde ou la rétinopathie diabétique. Cette découverte a d’ailleurs fait l’objet d’un dépôt de brevet par les trois protagonistes de la recherche : le Docteur Akeila Bellahcène, qui dirige le projet, Sophie Pirotte, chercheur TELEVIE et le Professeur Vincent Castronovo, directeur du laboratoire.
Le Docteur Bellahcène s’intéresse depuis plusieurs années aux protéines SIBLINGs. Il s’agit d’une famille de glycoprotéines initialement découvertes pour leur rôle dans la formation de l’os et de la dent. Il y a maintenant plus de quinze ans, le laboratoire liégeois était le premier à montrer que deux de ces protéines, la sialoprotéine osseuse (BSP) et l’ostéopontine (OPN), étaient produites par les cellules cancéreuses et jouaient probablement un rôle dans la progression de ces cancers, notamment par la formation de métastases osseuses. Ces observations originales, confirmées par d’autres équipes internationales, ont ouvert la voie à de nombreux projets étudiant le rôle de ces deux protéines dans le cancer. Jusqu’il y a peu, la DMP1, connue surtout pour son rôle dans la minéralisation des dents, n’avait pas attiré l’attention par rapport à un quelconque rôle dans le développement et la progression du cancer.
Mais aujourd’hui, les dernières recherches du Docteur Akeila Bellahcène démontrent que la DMP1 mérite également une attention très particulière. En effet, les résultats publiés dans la revue BLOOD démontrent que la DMP1 est capable de bloquer l’angiogenèse. Or l’angiogenèse est fondamentale pour le développement des tumeurs au-delà de quelques millimètres cubes ainsi que pour la formation de métastases.
Les travaux ont montré que la DMP1 empêchait les cellules endothéliales (les cellules des capillaires sanguins qui forment les nouveaux vaisseaux au cours de l’angiogenèse) de répondre au VEGF, un signal moléculaire envoyé par les cellules cancéreuses pour activer la formation de nouveaux vaisseaux sanguins nourriciers. La présence de DMP1 stoppe les différentes étapes qui conduisent à la formation des nouveaux capillaires : les cellules endothéliales se mettent au repos.
« Dans un modèle in vivo d’angiogenèse associée au développement tumoral, nous avons démontré que les tumeurs issues de cellules cancéreuses dans lesquelles nous avions préalablement surexprimé la DMP1 montraient une croissance réduite associée à une vascularisation très modique par rapport aux tumeurs contrôles », indique le Dr Bellahcène.
« L’ensemble de ces résultats nous laissent entrevoir que la DMP1 pourrait représenter une nouvelle molécule anti-angiogénique dont les implications thérapeutiques iront d’ailleurs au-delà de leur utilisation en pathologie cancéreuse, annonce le Pr Vincent Castronovo, qui dirige le Laboratoire de Recherche sur les Métastases du GIGA-Recherche de l’ULg. En effet, le processus d’angiogenèse induit par le VEGF intervient aussi de manière significative dans le développement et dans la progression d’autres pathologies comme l’arthrite rhumatoïde, le psoriasis et la rétinopathie diabétique. »
Université de Liège http://www.ulg.ac.be/cms/c_668165/dmp1-une-proteine-contre-le-cancer
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