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Diagnostic de l’endométriose : Lyon Sud et l’Hôpital de la Croix-Rousse vont expérimenter l’Endotest
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On estime que 10 à 15 % des femmes en âge de procréer souffriraient d'endométriose, une affection bénigne mais très invalidante caractérisée par la présence de tissu endométrial (muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus) à l’extérieur de l’utérus. Avec, à la clé, des douleurs intenses. Jusqu’à présent, le diagnostic de cette maladie nécessitait un recours à l’imagerie médicale, voire à des examens invasifs tels que la cœlioscopie, engendrant des risques et des inconforts. Aujourd’hui encore, la maladie est diagnostiquée avec un retard moyen de sept années. Une errance diagnostique insupportable pour bien des femmes.
Mais demain, une ère nouvelle s’ouvre peut-être pour toutes ces femmes victimes d’endométriose. Grâce au Forfait innovation, validé par la Haute Autorité de Santé (HAS) et le ministère de la Santé, 25 000 patientes pourront bénéficier d’un accès et d’une prise en charge anticipés de l’Endotest. 10 %, soit 2 500 d’entre elles, participeront à l’étude clinique EndoBest, chargée d’évaluer son impact sur la prise en charge clinique. Dans cette perspective, le Ministère de la Santé a sélectionné 80 établissements de santé pour expérimenter l’Endotest. Le test salivaire innovant développé par un fabricant lyonnais sera notamment mis à disposition des patientes dans deux établissements des Hospices Civils de Lyon, déjà très impliquées dans ce combat : l’hôpital Lyon Sud et l’hôpital de la Croix-Rousse.
Pour le Professeur François Golfier, Chef du Service de Chirurgie Gynécologique et Cancérologique – Obstétrique à l’hôpital Lyon Sud, « l’Endotest est une petite révolution. Il permet de détecter la maladie plus tôt et de manière moins invasive, ce qui est essentiel pour une prise en charge adaptée. En raccourcissant le délai de diagnostic, nous pouvons offrir des traitements mieux ciblés et soulager plus rapidement les douleurs des patientes. Cette avancée représente également une source d’espoir pour les femmes qui souffrent depuis trop longtemps sans explication ». Depuis 2020, les HCL ont activement participé aux travaux français de recherche scientifique sur ce test salivaire autorisé depuis près de deux ans dans 21 pays d’Europe et du Moyen-Orient.
Ils ont contribué à la collecte de données cliniques essentielles pour obtenir l’avis favorable de la Haute Autorité de Santé (HAS) le 18 octobre dernier, dont la décision du Ministère de la Santé découle directement. Pour Cathy Vincent, patiente partenaire, « l’Endotest marque une avancée majeure, mais ce n’est qu’une première étape. Sa généralisation permettrait aux patientes d’accéder à un diagnostic précoce et à une prise en charge adaptée ».
Selon Ziwig, les résultats cliniques préliminaires de l’Endotest sont très encourageants, avec une fiabilité supérieure à 95 %. Lors de sa première évaluation en janvier 2024, les données cliniques disponibles n’étaient pas suffisantes pour démontrer un impact significatif sur la prise en charge des patientes. La Haute Autorité de Santé a donc encouragé le fabricant lyonnais Ziwig à déposer une demande de Forfait Innovation pour permettre un accès rapide à l’Endotest. Aujourd’hui, grâce à cette démarche, le Ministère de la Santé prévoit de financer temporairement l’Endotest dans les 80 établissements désignés, dont les deux hôpitaux lyonnais. Cette expérimentation clinique qui inclura 2 500 patientes volontaires âgées de 18 à 43 ans, vise à évaluer la réduction du nombre de cœlioscopies diagnostiques. 22 500 patientes supplémentaires pourront ensuite avoir accès au test dans ces 80 établissements, en attendant un remboursement élargi et pérenne.
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