Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Diabète : faire pousser une protéine dans la laitue pour guérir les fractures
- Tweeter
-
-
0 avis :
Selon l'OMS, environ 425 millions de personnes seraient atteintes de diabète dans le monde. La maladie peut entraîner de nombreuses complications, dont la cécité, des accidents vasculaires cérébraux, des problèmes d’érection, l’insuffisance rénale. Les diabétiques sont également plus exposés au risque de se casser un os et, quand cela arrive, ils mettent plus de temps à guérir.
A l’heure actuelle, les personnes concernées doivent se rendre régulièrement à l’hôpital où on leur administre des injections d’insuline. Malheureusement, l’insuline est chère à produire, nécessite un stockage et un transport au froid, et des injections stériles, réalisables seulement par aiguille.
Toutefois, grâce à des protéines spécifiques introduites dans des cellules végétales, des chercheurs pourraient ouvrir la voie à une thérapie orale pouvant guérir les os plus rapidement chez les personnes diabétiques, et à moindre coût. « Au cours des 50 dernières années, les injections d'insuline humaine, fabriquée à partir de levures ou de bactéries, ont sauvé des millions de vies, mais ces produits ne sont pas abordables pour plus de 90 % de la population diabétique mondiale », explique le docteur Henry Daniell, auteur correspondant de l’étude.
Ce chercheur rappelle que le prix de l’insuline a doublé aux Etats-Unis au cours des cinq dernières années. Son équipe et lui ont donc voulu trouver une solution abordable et pratique, que les malades pourraient réaliser de la maison pour stimuler la croissance des cellules de construction osseuse et la régénération des os.
Pour leur étude, les chercheurs de l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie (Etats-Unis) ont introduit le facteur de croissance analogue à l’insuline humaine, IGF-1, une protéine qui joue un rôle essentiel dans le développement et la régénération des muscles et des os. Ils ont réussi à exprimer IGF-1 et CTB, une protéine aidant à transporter celles fusionnées dans la circulation sanguine depuis le système digestif, dans des feuilles de laitues, retirant au passage le gène de résistance aux antibiotiques.
Après que la laitue a poussé, les chercheurs ont lyophilisé les plantes et réduit les feuilles en poudre. Ils ont alors pu créer un médicament conservable trois ans : la protéine reste stable pendant des années, sans qu’il soit nécessaire de stocker les feuilles lyophilisées au froid ou de les transporter. Les scientifiques ont choisi des feuilles de laitue car ces dernières sont très fines, faciles à sécher et sans danger, explique Daniell.
En donnant le médicament à des souris une fois par jour, les scientifiques ont constaté une augmentation de l’IGF-1 chez les animaux. Les souris diabétiques ayant consommé le traitement ont alors montré des signes de guérison accélérée des os. « La délivrance de ce nouvel IGF-1 humain par la consommation de laitue est efficace, facile à administrer et constitue une option intéressante pour les patients. L'étude fournit une nouvelle option thérapeutique idéale pour les fractures diabétiques et autres maladies musculo-squelettiques. Beaucoup de personnes diabétiques qui pourraient bénéficier d'une thérapie comme celle-ci », précise le Professeur Daniell. Prochaine étape : continuer à développer l'IGF-1 dans des plantes pour une utilisation clinique, non seulement pour la guérison des fractures osseuses, mais aussi pour des problèmes tels que l'ostéoporose et la régénération des os après un cancer.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Un médicament contre la polyarthrite pourrait transformer la prise en charge du diabète de type 1
Un essai clinique mondial, mené par une équipe du St Vincent’s Institute (SVI) of Medical Research (Melbourne), offre un nouvel espoir pour le diabète de type 1, un médicament couramment prescrit ...
Un nouveau type d’ARN pourrait améliorer vaccins et traitements
« Des décennies de recherche ont percé les mystères de l'ARN [pour Acide RiboNucléique] dans les cellules. Sans lui, nos cellules ne pourraient pas accomplir certaines tâches fondamentales, comme ...
Antibiorésistance : un nouveau mécanisme observé en temps réel
Dans une nouvelle étude, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CNRS et de l’université Claude-Bernard – Lyon 1, au sein du laboratoire Microbiologie moléculaire et biochimie structurale, ont ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :