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Détruire les tumeurs du sein par le froid

Traiter le cancer du sein par le froid, c’est ce que propose une nouvelle étude du Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York présentée lors du congrès annuel de la Society of Interventional Radiology, aux États-Unis. La technique utilisée s’appelle cryoablation. Concrètement, après avoir localisé la tumeur, les médecins – via des sondes – l'entourent d'un froid intense afin d’y former une boule de glace. Ce qui tue les cellules cancéreuses.

Lors de leurs travaux, les scientifiques ont suivi 60 patientes qui ont fait une cryoablation, soit parce qu’elles ne pouvaient pas bénéficier d’une opération chirurgicale, soit parce qu'elles l’avaient refusée après consultation avec un chirurgien (en raison de leur âge, de problèmes de santé, ou de traitements qu’elles avaient en parallèle…). La taille des tumeurs allait de 0,3 cm à 9 cm, avec une taille moyenne de 2,5 cm.

L'intervention a été réalisée en ambulatoire sous anesthésie locale ou sous sédation minimale. Il y a eu deux cycles, sur une même journée, de gel et dégel. Le premier durait 5 à 10 minutes, suivi de 5 à 8 minutes de décongélation. En tout, la procédure durait en moyenne trente minutes. « Pendant longtemps, la cryoablation a été utilisée pour traiter les tumeurs du sein plus petites (classées comme inférieures à 1,5 cm), mais cette étude montre que la cryoablation peut également être efficace pour les patientes présentant des tumeurs plus grosses », explique Yolanda Bryce, radiologue au Memorial Sloan Kettering Cancer Center, l’une des auteures de l'étude.

En effet, les résultats des chercheurs sont encourageants : associée à de l’hormonothérapie et à de la radiothérapie, la cryoablation a permis de détruire 100 % des tumeurs. De plus, pendant les seize mois de suivi, seules 10 % des participantes ont eu une récidive de cancer. « Lorsqu'elles sont traitées uniquement par radiothérapie et hormonothérapie, les tumeurs finissent par réapparaître », indique Yolanda Bryc. « Notre découverte d’un taux de récidive de 10 % est incroyablement prometteur ».

La technique est moins invasive qu’une opération chirurgicale, mais elle peut entraîner des brûlures de la peau. Toutefois, d’après les auteurs, les femmes qui ont connu cet effet secondaire ont été traitées grâce à une pommade et n'ont pas gardé de séquelles. « La chirurgie reste la meilleure option pour l'ablation d'une tumeur, mais des milliers de femmes ne peuvent pas subir d’opération pour diverses raisons », indique Yolanda Bryce. « Nous espérons que nos résultats pourront donner de l'espoir à davantage de femmes dans leur parcours de traitement ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

PRN

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