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Détecter simultanément le Sida et l'hépatite B et C à partir d'une goutte de sang séché

Plus d’un million de personnes meurent chaque année à cause de l’hépatite B ou C et 650.000 décèdent suite à une infection par le VIH, selon des données de l’Organisation mondiale de la santé. Le dépistage précoce est l’un des enjeux principaux pour réduire ces chiffres. Lors du Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses, qui se tient à Copenhague, des chercheurs ont présenté une technique innovante permettant de détecter ces trois virus, avec un seul test et une seule goutte de sang.

Aujourd’hui, le test le plus fréquemment utilisé pour dépister l'hépatite B, l'hépatite C et le VIH, consiste à prélever un échantillon de sang dans une veine à l'aide d'une aiguille. Si cette méthode est efficace et reconnue, il n’est pas toujours possible d’y avoir recours selon les endroits et les régions. « Il peut s'agir de prisons, de centres de désintoxication et de refuges pour sans-abri, où le prélèvement d'échantillons de sang veineux n'est pas toujours adapté ou dans des pays où l'expédition et le stockage réfrigéré d'échantillons de sang peuvent être difficiles », expliquent les auteurs de cette recherche.

De nombreux scientifiques travaillent sur des méthodes plus simples et adaptées à toutes les situations. Cette équipe du département de microbiologie clinique de l'hôpital universitaire de Copenhague est parvenue à le faire : leur test repose sur l’analyse d’une goutte de sang séché. « Pour faire le test, le doigt de l'individu est piqué et quelques gouttes de sang sont prélevées sur du papier filtre et laissées sécher », expliquent-ils. Ensuite, ils utilisent une technique appelée "amplification médiée" par la transcription pour analyser l'une des taches de sang. Cela permet de rechercher le matériel génétique des trois virus.

Vingt échantillons contenant des quantités détectables de VIH, d'hépatite B et d'hépatite C ont été analysés par la méthode des gouttes de sang séché et le test a permis de détecter le virus dans chacun des prélèvements. « Le plasma a également été dilué pour déterminer la limite inférieure de détection », ajoutent les auteurs. « Cela a montré qu'il était possible de détecter les virus à des niveaux bien inférieurs à ceux que l'on trouve normalement chez les patients non traités ».

En principe, cette technique est utilisée sur des échantillons liquides de plasma ou de sérum, mais les scientifiques danois sont parvenus à l’adapter à des gouttes de sang séché. « Le test de sang séché est idéal pour les endroits où vous ne voulez pas utiliser d'aiguille pour des raisons de sécurité ou où c'est moins pratique », précise Stephen Nilsson-Møller, auteur principal de l’étude. D’après lui, le sang séché peut être conservé neuf mois sans réfrigération, contre seulement quelques heures à température ambiante pour les échantillons liquides.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EurekAlert

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