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Détecter plus tôt la schizophrénie et la bipolarité pour améliorer la prise en charge
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Selon une vaste étude réalisée par des chercheurs de l’University College de Dublin en Irlande, il serait possible de détecter bien plus tôt les sujets à risque de schizophrénie ou de troubles bipolaires. Ces scientifiques se sont basés sur un registre de données finlandais. Dans ce fichier, ils ont recherché les personnes nées en 1987 et ont suivi leurs trajectoires de santé dans les années suivantes jusqu’à l’âge adulte. Ils se sont précisément intéressés à une donnée : la fréquentation d’un service spécialisé en santé mentale des enfants et des adolescents entre leur naissance et leurs 17 ans. Ensuite, ils ont observé leurs informations médicales jusqu’à 28 ans pour identifier les personnes ayant reçu un diagnostic de bipolarité ou de schizophrénie.
Les scientifiques ont constaté que le risque de schizophrénie ou de trouble bipolaire à l'âge de 28 ans était de 1,8 % pour les personnes qui n'avaient pas fréquenté de service de santé mentale pour enfants et adolescents. Pour les personnes s’étant déjà rendues dans ce type de service pendant l’enfance ou l’adolescence, le risque était de 15 %, et de 37 % pour celles ayant été hospitalisées dans ces établissements. Au total, 50 % des personnes qui ont développé ces troubles de santé mentale avaient fréquenté des services spécialisés de santé mentale pour enfants et adolescents dans leur enfance.
« Ces résultats mettent en évidence la possibilité d'intervenir beaucoup plus tôt que nous ne le faisons actuellement, même dans l'enfance et l'adolescence », estime le professeur Ian Kelleher, qui a coordonné cette étude. Détecter les personnes à risque plus tôt pourrait permettre de limiter la progression de ces pathologies et leurs conséquences sur la vie quotidienne. Les auteurs rappellent que la bipolarité et la schizophrénie sont associées à des niveaux élevés d'invalidité, et à des coûts personnels et sociétaux élevés. « Nous savons qu'il est crucial d'intervenir le plus tôt possible pour prévenir certains des pires effets de ces maladies », complète le professeur Ian Kelleher. « Mais idéalement, on aimerait pouvoir intervenir avant même le début de la maladie, pour la prévenir carrément ».
L’adolescence est une période critique en ce qui concerne la santé mentale. La bipolarité est généralement diagnostiquée au début de l’âge adulte, mais elle peut se manifester dès 15 ans. En ce qui concerne la schizophrénie, « la maladie se révèle généralement au cours de l’adolescence, entre 15 et 25 ans, mais elle débute le plus souvent plus tôt, sous une forme atténuée », explique l’Inserm. « Cette période constitue une phase au cours de laquelle une intervention thérapeutique adaptée peut être particulièrement efficace ». Celle-ci peut reposer sur des traitements médicamenteux, une thérapie cognitive et comportementale, de l’ergothérapie, etc. En France, environ 10.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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