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Détecter dès l'enfance un gène de susceptibilité à la maladie d'Alzheimer

Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Californie – Riverside, le fameux gène de susceptibilité à la maladie d'Alzheimer, APOE 4, pourrait exercer son effet sur la santé cognitive bien avant l'âge adulte, contrairement à l’idée généralement admise d’un déclin commençant à la cinquantaine. Ces recherches ouvrent de nouvelles perspectives dans la prise en charge de la maladie.

Le gène APOE code pour une protéine, l’apolipoprotéine E, qui conditionne le cholestérol et d’autres graisses pour les transporter dans le sang. Il existe 3 versions, ou allèles, de APOE. L’allèle APOE4, présent dans environ 15 % de la population, en fait partie et ses porteurs présentent un risque multiplié par 3 de développer une maladie d'Alzheimer d'apparition tardive, soit à l’âge de 65 ans et plus. Si ce gène est lié à des changements dans les capacités cognitives perceptibles dès l'âge de 50 ans, l’équipe californienne soutient ici que ses effets s’exerceraient bien avant l'âge adulte.

Les porteurs du gène APOE4 ont un score inférieur aux tests de QI pendant l'enfance et l'adolescence, avec un effet plus marqué chez les filles que chez les garçons, conclut cette méta-analyse d’études publiées ces 40 dernières années, portant sur les données de génotypage de 1.321 participants âgés de 6 à 18 ans, des deux sexes, avec 3 évaluations de Q.I. de l'enfance à l'adolescence.

L’analyse montre que les scores de Q.I. sont inférieurs de 1,91 point pour chaque allèle APOE4 « portée », précisément de 0,33 point chez les garçons et de 3 points chez les filles ; en outre, la fonction la plus affectée chez ces porteurs d’APOE4 est le raisonnement ; enfin l’effet est dose-dépendant du nombre d’allèles portés, sachant qu’une personne peut avoir jusqu'à 2 allèles APOE4.

Si la différence de Q.I. semble modeste à l’enfance et à l’adolescence, elle induit une réduction très significative de ce que les chercheurs nomment la « réserve cognitive », avec l’âge, la réserve cognitive étant la capacité du cerveau à résoudre les problèmes et à improviser. Moins de réserve cognitive est associé à une moindre résistance au déclin cognitif avec l’âge.

De précédentes recherches ont en effet montré un lien entre un Q.I. plus faible à l’enfance et un vieillissement biologique accru, soit des cellules et des tissus, ainsi qu’un risque accru de maladie cardiovasculaire avant 65 ans. En synthèse, l’étude suggère que les différences cognitives associées à APOE4 pourraient apparaître tôt et être amplifiées plus tard dans la vie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

UCR

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