Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Neurosciences & Sciences cognitives
Dépister l’autisme grâce à un test auditif
- Tweeter
-
-
0 avis :
L'autisme est un trouble précoce du développement du cerveau touchant notamment la formation des connexions neuronales. Caractérisé par des altérations qualitatives des interactions sociales, des problèmes de communication et par des troubles du comportement, le trouble du spectre autistique (TSA) est souvent couplé à des troubles auditifs, qui peuvent exacerber les problèmes des communications et interférer avec les capacités linguistiques. L’évaluation précoce de ces troubles auditifs est donc un facteur déterminant dans la prise en charge de l’autisme.
Des chercheurs de l'Université de Miami et de la faculté de médecine de Harvard ont découvert des indicateurs précoces de l'autisme qu’il est possible de dépister grâce à l’étude des réponses au test auditif standard administré aux nouveaux nés à la maternité pour détecter une éventuelle perte auditive. Ces tests fonctionnent en mesurant la réponse auditive du tronc cérébral (ABR), qui évalue la manière dont l'oreille interne et le cerveau d'un bébé réagissent aux sons.
« Nous n'en sommes pas encore au point où nous disons aux cliniciens d'utiliser les tests ABR comme un déterminant de l'autisme chez les bébés », nuance Elizabeth Simpson, professeure associée au département de psychologie du College of Arts and Sciences et co-autrice de l’étude. « Mais nous disons que cette étude présente une direction prometteuse dans la façon dont le test ABR peut être utilisé comme une méthode de détection précise de l'autisme à la naissance ».
Pour estimer la pertinence du dépistage de l’autisme grâce aux tests ABR, les chercheurs ont analysé près de 140 000 enregistrements auditifs réalisés auprès de nouveaux nés de Floride. Habituellement effectués dans les maternités des hôpitaux, ces tests permettent d'enregistrer sur ordinateur l'activité du nerf auditif des bébés qui sont exposés aux sons transmis par des électrodes placées sur leur cuir chevelu. Le son du test est très léger et peut être effectué pendant le sommeil des bébés. Ils ont ensuite comparé ces données avec les enregistrements du ministère de l'éducation de Floride indiquant que les enfants souffraient de troubles du développement.
Ils ont ainsi découvert que les nouveau-nés qui ont été diagnostiqués plus tard comme étant autistes avaient eu des réponses cérébrales plus lentes aux sons pendant leurs tests ABR. « Nous avons trouvé 321 enfants qui avaient passé le test ABR lorsqu'ils étaient nouveau-nés et qui ont ensuite été diagnostiqués autistes à l'âge préscolaire », précise la Professeur Simpson.
Désormais, les chercheurs espèrent pouvoir affiner les résultats des tests ABR pour que les médecins puissent les utiliser non seulement pour mieux comprendre l'audition d'un nouveau-né et le risque d'autisme, mais aussi d'autres problèmes de développement potentiels comme les troubles de l’oralité, du langage, ainsi que le syndrome de mort subite du nourrisson. « Nous savons que les troubles du spectre autistique sont liés à la façon dont les enfants traitent les sons, donc même si l'audition de l'enfant est normale, elle peut être traitée différemment, ajoute la Professeur Simpson. Avec une meilleure compréhension de la façon dont le test ABR peut être utilisé pour identifier les bébés à risque, nous pouvons repérer les enfants qui pourraient être à risque ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Le premier atlas complet du cerveau d'un mammifère
Des chercheurs travaillant sur le programme américain Brain Initiative Cell Census Network (BICCN) viennent de produire un atlas du cerveau de souris à une « résolution moléculaire et spatiale ...
Edito : L’Imagination, moteur de l’Intelligence humaine - Vers une théorie dynamique, globale et non linéaire de l'intelligence
CAMPAGNE de DONS 2024 : Lecteurs et lectrices de RT Flash, vous êtes des gens formidables. Vous avez été des dizaines et des dizaines à répondre à mon appel de la semaine dernière. Nous ne sommes ...
Dépression : un dysfonctionnement de l’amygdale serait impliqué
Entre 15 et 20 % de la population traverse, à un moment ou un autre de sa vie, un épisode dépressif, à savoir « un état de profonde détresse qui dure ». Cependant, 30 % des patients souffrant de ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
- Partager :