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La dénervation rénale contre l’hypertension artérielle résistante ?

L’équipe du Centre d’Excellence en Hypertension Artérielle et du CIC1418 APHP-Inserm conduite par le Professeur Michel Azizi et celle du service de radiologie interventionnelle conduite par le Professeur Marc Sapoval de l’hôpital Européen Georges Pompidou, AP-HP, ont montré pour la première fois qu'il était possible de réduire sensiblement la pression artérielle après dénervation rénale par ultrasons focalisés dans cette indication.

La dénervation rénale par voie endovasculaire consiste à interrompre l’activité électrique des nerfs du système nerveux sympathique à destinée rénale en délivrant des ultrasons focalisés par l’intermédiaire d’un cathéter dans l’étude RADIANCE-SOLO ou en utilisant une autre technologie basée sur un courant électrique de faible intensité. Cette nouvelle piste thérapeutique a été développée initialement pour traiter l’HTA sévère et résistante à au moins 3 médicaments hypertenseurs.

Cette étude internationale avait pour but d’évaluer de façon objective l’efficacité tensionnelle et la sécurité de la dénervation rénale par ultrasons contre une intervention fictive – appelée « sham »- pour la première fois chez des patients ne recevant aucun traitement médicamenteux pour leur HTA.

Au total, 146 patients ayant une HTA modérée et ne prenant aucun médicament antihypertenseur ont été répartis par tirage sort entre le groupe traité par dénervation rénale ou le groupe « sham » limité à une artériographie diagnostique.

Ni les patients ni l’équipe médicale assurant le suivi des patients ne connaissaient le groupe auquel ils avaient été assignés par le tirage au sort. L’intervention fictive ou « sham » avec maintien de l’insu de la randomisation des patients et des équipes médicales permet de s’affranchir de l’effet placebo en particulier dans l’HTA et a été approuvée par les autorités de santé et le comité de protection des personnes en France et dans le monde.

Après 2 mois de suivi sans addition de traitement antihypertenseur sauf en cas de nécessité de sécurité, les résultats de l’étude montrent que la pression systolique ambulatoire diurne a été réduite de façon significativement plus importante dans le groupe dénervation (-8,5 mmHg) que dans le groupe sham (-2,2 mmHg), soit une différence de 6,3 mmHg en faveur de la dénervation rénale.

Par ailleurs, plus de 66 % des sujets traités par dénervation rénale ont eu une réduction de 5 mmHg ou plus de la pression artérielle systolique ambulatoire diurne, comparativement à 33 % dans le groupe témoin. Enfin, 20 % des patients traités par dénervation rénale avaient leur pression artérielle normalisée sans prendre aucun médicament antihypertenseur contre 3 % dans le groupe témoin.

La dénervation rénale a donc un effet hypotenseur à moyen terme chez des patients ayant une HTA et ne recevant aucun médicament antihypertenseur. Malgré la disponibilité de nombreuses classes médicamenteuses différentes, l’HTA reste mal contrôlée chez plus de 45 % des patients hypertendus en France.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

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