Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Découverte fortuite sur l'immunité
- Tweeter
-
-
0 avis :
Les chercheurs sont parfois contraints de faire le grand écart. L'équipe de Daniel Ricquier (CNRS, Meudon) a ainsi dû sauter d'une étude sur l'obésité à une autre sur l'immunité. Motif: un gène qui n'a pas tenu ses promesses. Le gène UCP2, identifié par cette équipe, code une protéine capable de perturber les mécanismes de production d'énergie des cellules. Les chercheurs de Meudon avaient donc tenté de vérifier si l'absence de ce gène chez la souris la rendait plus grosse. Logiquement, l'animal aurait dû produire moins d'énergie à partir de ce qu'il avale, et donc stocker plus. Et pourtant, les souris transgéniques n'ont pas accusé de surpoids. Grosse déception pour les chercheurs, qui expliquent leurs travaux dans Nature Genetics de décembre. «Nous avions observé que ce gène s'exprimait particulièrement dans la rate, les poumons et surtout dans les macrophages, se rappelle Daniel Ricquier. Nous sommes repartis sur cette dernière piste, qui s'est révélée fructueuse.» C'est là que l'immunité intervient: les macrophages sont les cellules responsables de l'élimination des pathogènes dans le corps. Les chercheurs ont donc inoculé à leurs souris sans UCP2 un parasite mortel. Surprise: les animaux se sont révélés résistants à l'envahisseur. En fait, l'absence du gène en question favorise la production de radicaux libres (des dérivés toxiques de l'oxygène) à l'intérieur des macrophages, qui les utilisent pour détruire les agents pathogènes. L'équipe de Meudon est tombée sur un vrai trésor qui, comme le prédit un commentaire dans la même revue, «devrait compenser les déceptions des chercheurs qui travaillent sur l'obésité». Il n'est pas question d'imaginer que ces scientifiques aient trouvé la parade universelle aux infections: les radicaux libres sont liés à de nombreux phénomènes dégénératifs comme le vieillissement, contre lequel le gène UCP2 pourrait peut-être jouer un rôle. «Avant d'envisager toute utilisation thérapeutique, il reste notamment à identifier le rôle précis de la protéine du gène UCP2 dans tous les organes où nous l'avons observée», tempère ainsi Daniel Ricquier. Cette découverte, unique, vient quand même d'ouvrir un nouvel horizon de recherches.
Libération :
http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20001205marze.html
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Une protéine favorise la propagation de 75 % des cancers
La protéine myc fait partie de l'activité des cellules saines, mais lorsque les cellules cancéreuses se développent, elle se dérègle, abandonne son rôle normal pour favoriser la propagation du ...
La vitamine D améliore l’efficacité du système immunitaire contre le cancer
Contrairement aux autres vitamines, qui peuvent être facilement obtenues par l’alimentation, la vitamine D est plutôt rare dans la nature (à l’exception de certains poissons, comme le saumon) et est ...
Un essai sur l'homme pour transformer les ganglions lymphatiques en foie...
Un premier essai sur l'homme pourrait bientôt permettre de faire évoluer des ganglions lymphatiques en foie. En cas de succès, la procédure pourrait réduire considérablement le nombre de personnes ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 123
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :