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Découverte de deux molécules-clé régulant le processus de vieillissement
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Deux équipes de recherche indépendantes, l'une canadienne et l'autre américaine, viennent de découvrir deux nouveaux mécanismes biologiques fondamentaux qui joueraient un rôle-clé dans le processus complexe du vieillissement. Une équipe du Centre de recherche en santé durable VITAM, de l’Université Laval, a montré que la mesure du niveau de protéine klotoh permettrait de dépister les personnes en voie de développer des maladies chroniques, et ainsi de pratiquer une médecine préventive fondée sur des données biologiques.
La protéine klotho est produite principalement par les reins, mais également en moindre quantité par le cerveau, par certaines cellules sanguines et par les tissus vasculaires. Elle se retrouve donc sous forme d’hormone dans l’urine, dans le liquide cérébrospinal et dans le sang, où l’on peut mesurer sa présence par un simple prélèvement. Depuis sa découverte, plusieurs études ont mis en évidence ses effets protecteurs contre diverses maladies chroniques et pathologies, comme le cancer, l’athérosclérose cardiaque et la maladie d’Alzheimer. La protéine klotho exercerait ses bienfaits en inhibant divers circuits liés au vieillissement et en activant des mécanismes antioxydant.
« L’expression de cette hormone diminue à mesure que l’on vieillit. Mais la vitesse de cette baisse varie d’une personne à l’autre. Certains individus vont maintenir des concentrations élevées de klotho, alors que d’autres vont voir leurs taux décroître rapidement. Or, on sait que des niveaux trop bas de klotho sont associés à un vieillissement pathologique, notamment à un risque accru de maladies chroniques liées au vieillissement, telles que les maladies cardiovasculaires et pulmonaires, le diabète, le cancer et la maladie d’Alzheimer, ainsi qu’à une durée de vie plus courte », précise le Docteur Jean-Sébastien Paquette, médecin et chercheur à l'Université Laval.
En outre, les personnes porteuses d’une mutation sur le gène responsable de la production de klotho seraient à risque de souffrir de problèmes cardiovasculaires très tôt dans leur vie. Et des souris dont ce même gène est défectueux vieillissent deux fois plus vite que celles ayant un gène normal, en plus de présenter plusieurs caractéristiques d’un vieillissement accéléré : athérosclérose, diminution de la masse et de la force musculaires, troubles du métabolisme et déficits cognitifs.
Cette étude montre également, de manière très intéressante, que l'adoption d'un mode de vie sain peu influer de manière favorable sur les niveaux de klotho. Ce style de vie comprend notamment la nutrition, l’activité physique, la gestion du stress, le sommeil récupérateur, les connexions sociales et l’évitement des substances à risque. Ces chercheurs considèrent que la protéine klotho pourrait être utilisée en clinique pour suivre de près l’état de santé des patients, pour évaluer leur âge biologique réel et surtout prévenir l’apparition de maladies chroniques susceptibles d’accélérer le vieillissement. « Mesurer le niveau de klotho dans un prélèvement sanguin est une procédure simple qui nous permettrait d’identifier les patients à risque et leur proposer des interventions personnalisées », explique le Docteur Paquette.
La seconde avancée, non moins importante, concerne le rôle important de la sperminide dans le processus du vieillissement. Cette molécule, une polyamine, a été découverte dans le sperme, il y a plus de trois siècles. On sait à présent qu'elle est présente dans toutes nos cellules et régule de nombreux phénomènes biologiques. Une étude menée par des scientifiques du Boyce Thompson Institute et de l'Université Cornell (État de New York) a démontré que lorsqu’elle est associée aux sirtuines, d'autres molécules, elle est impliquée dans le vieillissement. D'autres travaux ont montré que les sirtuines jouent un rôle crucial dans différentes maladies liées à l'âge.
Pour ces recherches, les chercheurs américains ont utilisé une méthode appelée métabolomique comparative pour dépister les changements métaboliques dépendants de la sirtuine. Ils ont ainsi pu identifier les acyl-spermidines, des métabolites dérivés de modifications de diverses protéines, dont beaucoup jouent un rôle essentiel dans la croissance et la survie cellulaire. Ils ont également découvert que ces métabolites ont un impact sur la durée de vie des cellules et leur prolifération. « Nous avons découvert un nouveau et prometteur mécanisme du métabolisme cellulaire et nos recherches ouvrent la voie à une meilleure compréhension de ces processus biologiques et du rôle des sirtuines mitochondriales dans le vieillissement », précise le Docteur Frank Schroeder qui a participé à cette étude.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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