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Découverte d'une nouvelle molécule complexe dans l'espace

Décidément, le vide interstellaire n'est pas aussi vide qu'on le croyait. Des astronomes européens viennent une fois de plus de découvrir une molécule complexe dans les nuages de gaz et de poussière qui flottent dans l'espace. Ces nuages, où s'accumulent divers composés chimiques qui constituent en quelque sorte les déchets de la fusion dans les étoiles, apparaissent de plus en plus comme de véritables laboratoires de chimie. En fait, la plupart des éléments de base de la chimie organique qui ont facilité l'apparition de la vie sur Terre se sont constitués dans l'espace. La molécule qui vient tout juste d'être découverte est un radical libre, le méthyle, ou CH3. Il s'agit sur Terre d'une substance difficile à observer, car elle se combine très facilement avec d'autres molécules, habituellement en quelques millionièmes de secondes à peine. L'association du méthyle avec d'autres substances donne habituellement naissance à des hydrocarbures, dont le pétrole. On a récemment trouvé du méthyle sur Saturne et Neptune. On se doutait déjà qu'il pouvait exister un tel radical libre dans l'espace, mais il restait à le démontrer. C'est ce qu'a accompli ISO, un télescope spatial européen à infrarouges resté en orbite de 1995 à 1998. En pointant son spectromètre vers le centre de la galaxie, l'appareil a capté une signature spectrale qui est très nettement celle du CH3. Il se trouvait dans des nuages très froids (- 256 degrés) et à très faible densité : environ mille molécules par centimètre cube. Le CH3 ne représentait qu'une faible proportion des molécules flottant dans ce nuage : on en compte environ 13 là où l'on trouve un milliard de molécules d'hydrogène. Mais même faible, cette proportion reste énorme. Les modèles décrivant ces nuages de poussières prédisent en effet que le nombre de molécules de méthyle devrait être bien inférieur. Comme ils prédisent correctement les proportions d'autres types de molécules, il faut croire que le chimie du CH3 n'a pas encore été complètement élucidée.

Cybersciences :

http://www.cybersciences.com/cyber/3.0/N1932.asp

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