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Découverte d'un lien entre obésité et diabète

L'obésité favoriserait le développement du diabète. Plus précisément, dans le tissu graisseux, il existe un gène qui commande la fabrication d'une hormone et qui prédisposerait à la forme la plus répandue du diabète. Telle est la découverte d'une équipe dirigée par les professeurs Philippe Froguel (CNRS-Institut Pasteur de Lille et Barts-London Genome Centre) et Takashi Kadowaki (université de Tokyo). "Ces résultats, qui montrent le rôle central du tissu graisseux dans la survenue du diabète, offrent des espoirs raisonnables de nouveaux traitements du diabète de type 2", parfois surnommé diabète gras, estiment les chercheurs dont les travaux paraissent dans le mensuel Nature Medicine d'août. D'après eux, "environ 30% du risque génétique de diabète au Japon est lié à des mutations du gène"APM1. Celui-ci déclenche la production de l'adiponectine (appelée aussi ACRP30), une hormone produite par la graisse et qui représente, selon le Pr Froguel, le "chaînon manquant entre l'obésité et le diabète". Les anomalies du gène ainsi découvertes diminuent la sécrétion de l'hormone et "multiplient le risque de diabète par 2 à 4". Par ailleurs, elles augmentent l'obésité abdominale, particulièrement dangereuse pour la santé, et prédisposent fortement à l'infarctus, principale cause de décès des diabétiques, selon des études complémentaires menées en collaboration avec le Dr Juan Ruiz (université de Lausanne). "L'hormone elle-même, ou des molécules augmentant sa production ou copiant son action, pourraient améliorer la prise en charge des diabétiques, ou même prévenir son apparition chez les obèses ayant une prédisposition familiale au diabète", commente le Pr Froguel. L'équipe a ainsi injecté de l'hormone fabriquée par génie génétique à des souris obèses. L'hormone a normalisé les taux de graisses dans le sang et dans le foie et corrigé l'insulino-résistance, anomalie biologique à l'origine du diabète, selon les chercheurs. D'après des travaux américains en cours de publication, l'administration d'adiponectine diminue fortement la glycémie (niveau du sucre sanguin) de rats diabétiques, et les tiazolidinediones, nouveaux médicaments anti-diabétiques bientôt disponibles en France, agissent notamment en augmentant la sécrétion de cette hormone chez l'homme. Le Pr Francis Vasseur (Lille) présentera les données génétiques concernant la France au Congrès européen sur le diabète à Glasgow, en septembre.

TF1 : http://www.tf1.fr/news/sciences/0,,801401,00.html

Nature medicine : http://www.nature.com/nm

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