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Découverte d'un gène favorisant le mélanome malin

Des chercheurs de l'université de Zurich, en Suisse, ont annoncé avoir découvert un gène qui favorise l'apparition d'un mélanome, ce cancer de la peau particulièrement agressif et de plus en plus fréquent. Leur étude a été publiée dans la revue «Nature Cell Biology» du 8 juillet. À l'aide de souris, les chercheurs zurichois ont mis en évidence un gène qui, s'il est réprimé, empêche l'apparition du mélanome. Actuellement, on ne connaît pas de traitement de la maladie à un stade avancé, et cette découverte ouvre la voie à de nouvelles perspectives de traitement.

Jusqu'à maintenant, les spécialistes pensaient qu'une tumeur était constituée de cellules semblables qui se multipliaient de façon anormale pour former une tumeur. Selon de nouvelles hypothèses, il se pourrait qu'une tumeur comprenne non seulement des cellules malignes, mais aussi des cellules moins agressives. De la même façon que les cellules souches sont à la base de la formation des organes, des cellules tumorales peuvent se diviser et s'agglomérer de manière à former une tumeur. Un traitement efficace devrait donc s'attaquer d'abord aux cellules cancéreuses originelles.

Les biologistes spécialistes des cellules souches réunis autour du professeur Lukas Sommer ont voulu savoir si les mécanismes à l'oeuvre dans les cellules normales se retrouvaient également dans les cellules cancéreuses. Les cellules du mélanome sont des cellules pigmentaires dégénérées provenant à l'origine de cellules souches neurales. L'équipe du professeur Sommer a cherché à déterminer, avec des dermatologues et des pathologistes, s'il y avait dans les tissus tumoraux humains des cellules avec des caractéristiques de cellules souches neurales.

«C'était effectivement le cas. Nous avons pu le montrer avec les tissus de nombreuses biopsies de patients», a déclaré le professeur Sommer. Dans tous les tissus analysés, ils ont retrouvé un gène très actif qui dirige dans les cellules normales le programme «cellule-souche». Ce gène, baptisé Sox10, est essentiel à la division et à la survie des cellules souches. Les chercheurs zurichois ont ensuite cherché à comprendre comment Sox10 fonctionne dans les cellules humaines du mélanome. Il ont alors mis en évidence le fait qu'il pilote également dans les cellules cancéreuses un programme essentiel à la division des cellules souches. Ils ont ensuite utilisé des souris porteuses des mêmes mutations que l'on trouve dans le mélanome humain et qui sont donc atteintes spontanément d'un mélanome. Or, la répression du Sox10 a réussi à empêcher complètement l'extension du cancer.

Selon le professeur Sommer, les travaux ont montré qu'une tumeur peut probablement être traitée si l'on combat ses cellules souches. Les résultats montrent aussi la nécessité de lier étroitement la recherche fondamentale à la clinique.

98,5 fm - AP

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