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Déclin de la mémoire avec l’âge : l’importance du mode de vie
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Une étude chinoise conduite par le Professeur Jianping Jia (Xuanwu Hospital), établit une association longitudinale entre mode de vie et déclin de la mémoire, chez des sujets âgés sans troubles cognitifs à l’inclusion. Au cours des 10 années de suivi, ce déclin est apparu plus lent chez des sujets ayant un mode de vie sain par rapport à ceux ayant une hygiène de vie défavorable, y compris chez les sujets porteurs de l’allèle APOE-E4. Le risque d’évolution vers des troubles cognitifs ou une démence est également apparu réduit chez les sujets ayant une hygiène de vie favorable. Selon les auteurs, ces données suggèrent qu’il est possible d’infléchir le déclin de la mémoire par des facteurs de risque modifiables tels que le mode de vie, et ceci quel que soit le risque génétique.
Le déclin des capacités mémorielles est un phénomène qui peut être normal avec l’âge et qui n’évolue pas forcément vers un état pathologique (démence). Étant donné les caractéristiques démographiques des populations occidentales, prévenir, ou tout au moins ralentir, ce processus de perte mémorielle, représente un énorme enjeu de santé publique. Le mode de vie a été reconnu comme étant un facteur de risque modifiable associé à ce déclin et les études explorant l’association entre mode de vie et cognition se multiplient. Cependant, peu ont encore évalué le lien avec la baisse des capacités de mémoire de façon plus spécifique. Une étude longitudinale chinoise vient de combler ce manque en prenant en compte le risque génétique associé au statut APOE-E4.
Cette étude de cohorte prospective a inclus des participants âgés de 60 ans ou plus et habitant différentes régions de Chine. À l’inclusion en 2009, tous avaient une cognition normale et leur génotype pour l’apolipoprotéine E était déterminé. Les participants étaient ensuite suivis jusqu’à fin 2019 ou bien jusqu’au décès ou à la sortie d’essai. Après 10 années de suivi, six paramètres associés à un mode de vie sain ont été évalués : alimentation saine (apports quotidiens en 12 types d’aliments), exercice physique régulier (≥150 minutes d’activité modérée chaque semaine ou ≥75 minutes d’activité à forte intensité), vie sociale active et activité cognitive au moins 2 fois par semaine, n’avoir jamais fumé ni bu d’alcool.
Les patients qui répondaient à 4 de ces 6 critères étaient inclus dans le groupe "hygiène de vie saine", tandis que ceux qui ne répondaient qu’à 2 ou 3 ou à 0 ou 1 d’entre eux étaient inclus respectivement dans les groupes "hygiène de vie moyenne" et "hygiène de vie défavorable".
Les capacités de mémoire étaient évaluées à l’inclusion et en fin de suivi et les capacités cognitives par le Mini-Mental State Examination. Des modèles statistiques étaient ensuite utilisés pour évaluer l’impact des différents modes de vie sur l’évolution de la mémoire.
Au total, 29.072 participants ont pu être inclus (âge moyen 72 ans, 49 % de femmes, 20 % porteurs de l’allèle APOE-E4). Au sein de cette population sans troubles cognitifs à l’inclusion, le niveau cognitif restait stable, alors que les capacités de mémoire baissaient avec le temps, et ceci plus rapidement chez les porteurs de l’allèle APOE-E4 que chez les non-porteurs. Le déclin mémoriel est apparu nettement plus lent dans le groupe qui possédait une hygiène de vie saine par rapport à celui dont l’hygiène de vie était défavorable.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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