Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Déclin cognitif léger : quels peuvent être les signes précurseurs d’Alzheimer ?
- Tweeter
-
-
0 avis :
Avec la possible arrivée de traitements modifiant l’évolution de la maladie d’Alzheimer (MA), l’identification de marqueurs aux stades précoces pourrait revêtir une importance plus grande encore. Quels sont les signes neuropsychiatriques prédictifs chez les sujets atteints de déficit cognitif léger (MCI pour mild cognitive impairment) d’une conversion future en MA ?
Cent soixante et un patients avec MCI de plus de 40 ans ont été recrutés sur 6 ans dans un centre mémoire, après exclusion des malades atteints de maladies neurologiques, pour être suivis en moyenne pendant 27 mois. Un bilan somatique, biologique, d’imagerie et une évaluation neuropsychologique des fonctions basiques et instrumentales (MMSE, CAMCOG, CDR*) ont été pratiqués à l’inclusion. Les patients ont été revus à 6 et 12 mois et des signes neuropsychiatriques ont été recherchés par l’échelle BEHAVE-AD.
Soixante-seize pour cent des sujets inclus avaient au moins un symptôme neuropsychiatrique (32 %, 3 et plus), le plus souvent anxiété, perturbation affective, agressivité... Le taux de conversion en MA a été de 43 % et les patients concernés avaient un plus grand déficit cognitif initialement. Le score à l’évaluation neuropsychiatrique était significativement corrélé avec la sévérité clinique et le statut cognitif, le nombre de symptômes augmentant avec la gravité clinique. La fréquence des signes dépressifs et d’emploi des psychotropes ne différait pas dans les 2 groupes avec ou sans conversion. Après ajustement pour l’âge, le sexe, l’éducation, la dépression, les patients présentant une anxiété anticipatoire et une activité sans but avaient un risque 2 fois supérieur de conversion précoce en MA, mais pas indépendamment du statut cognitif initial.
Le fort taux annuel de conversion (19 %) observé ici pourrait s’expliquer en partie par un déficit cognitif initial plus important, un faible niveau d’études, la facilitation de l’inclusion de patients à forme amnésique par le pattern de l’étude. L’anxiété et la douleur mentale sont des facteurs prédictifs indépendants connus de déclin cognitif et agiraient peut-être par le biais d’une toxicité chronique sur les structures limbiques. L’apathie, l’un des signes neuropsychiatriques les plus fréquents dans les MCI, n’a pas été mesurée dans cette étude, or elle a été reliée à des conversions précoces et à un déclin cognitif plus agressif.
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Un médicament contre le VIH pourrait aider à traiter la maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer, la forme de démence la plus courante, reste incurable à ce jour et touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Des chercheurs du Sanford Burnham Prebys de San ...
Propagation des cancers : cibler les plaquettes pour contrer les métastases
Des équipes de recherche de l’Inserm, de l’Université de Strasbourg et de l’Établissement français du sang se sont penchées sur le rôle des plaquettes dans le processus de formation des métastases. ...
Lutter contre le cancer avec moins d'effets secondaires
Les cellules tumorales détournent souvent les processus physiologiques normaux pour favoriser leur développement, en exploitant des protéines qui ont des fonctions cellulaires essentielles. Il est ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 521
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :