Vivant
Le déclenchement de l'accouchement reste encore un mystère
- Tweeter
-
-
0 avis :
« La grossesse correspond à une séquence d'événements génétiquement programmés, qui ont pour but d'assurer au foetus une croissance optimale jusqu'au terme habituel de 40 semaines et demie de grossesse (à partir de la date des dernières règles) », pose en préambule Françoise Ferré. « Mais ces événements génétiquement programmés sont modulés par l'environnement dans son sens le plus large. » Toutes sortes de facteurs peuvent provoquer un accouchement prématuré. Pour la mère, il peut s'agir d'une infection, d'un étirement excessif du muscle utérin en cas de grossesses multiples de jumeaux ou de triplés, d'un problème de malnutrition (rare dans nos pays) et plus généralement de fatigue liée à un surmenage, sans oublier le stress. Quant au foetus, deux causes majeures l'exposent à la prématurité, une diminution de l'oxygénation (en cas de pré-éclampsie liée à une hypertension de la mère survenant uniquement durant la grossesse) et une infection maternelle, avec des microbes qui refluent par voie vaginale jusqu'aux membranes de la poche amniotique où baigne l'enfant. On connaît encore très mal les mécanismes qui régulent en fin de grossesse l'expulsion du tout-petit hors de l'abri maternel protecteur. Mais, aussi bien en cas d'accouchement normal autour de 40 semaines que de déclenchement prématuré, l'objectif du foetus est d'échapper à un milieu qui lui devient soudain hostile. Au moment de l'accouchement, se produisent deux mécanismes bien coordonnés au niveau de l'utérus : contractions régulières et rythmiques d'un côté, et, de l'autre, maturation du col utérin qui précède sa dilatation et son ouverture pour laisser passer l'enfant. Mais qui donne le signal des opérations ? Cela vient-il de l'utérus maternel, du placenta ou du foetus ? De multiples signaux ayant pour cible l'utérus participent au déclenchement de l'accouchement : oestrogènes et progestérone, facteurs de croissance, neurotransmetteurs, et cytokines - des molécules au rôle essentiel au niveau de l'immunité. Tous ces signaux, qui interfèrent les uns avec les autres, amènent l'organisme maternel à déclencher une réaction de rejet vis-à-vis du foetus alors que jusque-là la mère tolérait parfaitement cette « greffe » d'un organisme étranger. « Mais, comme aucun de ces facteurs ne joue un rôle déterminant, nous pensons que le signal vient plutôt du foetus et du placenta ou, plus globalement, de l'unité foeto-placentaire », indique Françoise Ferré. Son équipe s'intéresse aux villosités du placenta qui permettent l'apport de substances nutritives au foetus. Elles sont particulièrement riches en cellules chorioniques trophoblastiques. Ces cellules sécrètent toutes sortes de substances parmi lesquelles des neurotransmetteurs, similaires à ceux sécrétéspar le cerveau. L'équipe de Françoise Ferré s'intéresse particulièrement à l'un de ces neurotransmetteurs, la CRH, pour hormone de libération de la corticotrophine, qu'on retrouve aussi dans le cerveau et qui active la sécrétion des hormones de stress, celle des corticoïdes en particulier. Elle a montré que la CRH active l'axe hypothalamo-hypophysaire du foetus, avec des effets à deux niveaux, l'un sur le foetus qui, percevant un danger, accélère la maturation de ses poumons, l'autre sur l'utérus, en modulant sa motricité et peut-être même en déclenchant les contractions. Il existe donc un dialogue biochimique entre le placenta et le foetus. « La sécrétion de cette CRH par le placenta durant la grossesse démarre tôt en début de gestation. Mais les femmes qui accouchent prématurément ont des taux nettement plus élevés que celles qui ont leur bébé à terme avec un pic de sécrétion trois semaines avant l'accouchement », fait remarquer Françoise Ferré. Le dosage de la CRH pourrait donc permettre de détecter une femme à risques d'accouchement prématuré, et de la suivre plus attentivement pour mettre toutes les chances de son côté et du côté du bébé. Avec à plus long terme, la possibilité de trouver des antagonistes de cette CRH, qui bloqueraient ses effets négatifs et retarderaient la survenue d'une naissance prématurée.
Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/20020318.FIG0123.html
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Cancer du sein : une radiothérapie de trois semaines au lieu de cinq donne des résultats aussi efficaces
Une étude va changer la donne pour des dizaines de milliers de femmes atteintes d'un cancer du sein. Elle a été présentée au congrès de cancérologie de l'ESMO (Société européenne d'oncologie ...
Une nouvelle sonde qui tient dans la poche pour rendre l’imagerie médicale accessible à tous les soignants
La startup EchOpen, issue de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), vient de dévoiler une nouvelle sonde d’échographie clinique « qui tient dans la poche ». Elle est principalement ...
Prendre des douches plus froides pourrait renforcer le système immunitaire
Des chercheurs égyptiens, dont les résultats d'analyse ont été publiés dans la revue Thermal Biology en septembre, ont suivi 60 adultes (30 hommes et 30 femmes âgés de 18 à 45 ans) en bonne santé, ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 2481
- Publié dans : Médecine
- Partager :
Nsubile clement
18/12/2015Comment justifierez vous l,interraction entre le le taux de CRH et certaines maladies comme le paludisme qui es incriminé dans la plus part des avortements en afrique centrale