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Les déchets de l’industrie du nickel pour stocker le CO2

Un cinquième environ du réchauffement climatique provient des émissions de CO2 issues du secteur industriel. Dans ce contexte, beaucoup d’usines tentent de stocker leurs rejets de CO2. C’est ce que sont en train de faire les deux plus grandes usines de traitement du nickel françaises situées en Nouvelle-Calédonie.

En effet, la production de nickel par fusion puis oxydation du minerai brut (pyrométallurgie) génère des scories qui se comptent en millions de tonnes. Ces déchets sont stockés ou réutilisés par exemple pour des remblais. Avec ce gisement de scories quasi inépuisable, l’île dispose ainsi d’une ressource valorisable. « Un récent projet a en effet montré que non seulement les scories peuvent absorber le CO2, mais que couplée à un procédé innovant dit d’attrition, cette capacité peut être grandement améliorée », explique Solène Touzé, ingénieure au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Cette innovation, qui n’existe encore nulle part ailleurs, a été développée dans le cadre du projet Carboscories (2014-2015). Son principe consiste à immerger les scories dans une eau à 180°C et sous haute pression (20 bars), contenant du CO2 dissous. Une partie des scories se dissout alors, les éléments chimiques réagissent entre eux, et se transforment en minéraux solides. Le CO2 est ainsi minéralisé sous forme de carbonate de magnésium. Au final, les ingénieurs ont obtenu un ­stockage de CO2 évalué entre 200 kg et 300 kg par tonne de scorie, soit 30 à 50 % de la totalité de CO2 produit par chacune des deux usines calédoniennes. Un résultat encourageant, mais qui ne permettra pas de stocker tout le CO2 produit.

« À la sortie du procédé, on obtient de la poussière de scories, dont la taille est proche du micromètre et dont les propriétés physiques permettraient d’envisager une réutilisation comme ciment », indique Solène Touzé. Ces tests ont pour l’instant été menés sur des quantités réduites (50 g de scories), en laboratoire. Il convient de valider ces résultats en changeant d’échelle, grâce à un pilote de démonstration d’une capacité de plusieurs kilos.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BRGM

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