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DCNS et Airbus Helicopters préparent un drone naval ultra-digital

DCNS et Airbus Helicopters ont annoncé un programme pour développer un drone hélicoptère d’environ 700 kilos de masse au décollage, avec 150 à 200 kilos de charge utile, une altitude de croisière de 4000 mètres et une autonomie de 8 heures. L’enjeu : être capable de projeter à 150 ou 200 km le système de combat d’une frégate avec les mêmes capacités de détection et de surveillance.

« Cela fonctionne avec des algorithmes que nous développons permettant la fusion des données recueillies par le drone, qui sont intégrées dans le système de combat du navire en temps réel. De sorte que le commandant dispose d’un état de la situation tactique en permanence », détaille Cyril Lévy, patron du programme chez DCNS. Cela fait une dizaine d’années que DCNS et la DGA (Délégation générale à l'armement) travaillent sur ces sujets au travers de plusieurs programmes de R&D. La France sera ainsi l’un des rares pays dans le monde à posséder cette technologie.

La plate-forme choisie – baptisée VSR 700 – est un dérivé du petit hélicoptère Gimbal, le Cabri 2, qui sera « dronisé » par Airbus Helicopters et équipé du moteur Diesel HCE (haute compression) pour augmenter son endurance sur zone. Airbus Helicopters va s’appuyer sur ses compétences dans les commandes de vol, les autopilots et le vol autonome issues d’expérimentations qu’il a menées en 2013. Des premiers vols pourraient avoir lieu dès la fin de l’année. Il faudra, par ailleurs, adapter la machine au monde marin et notamment à l’univers mouvant d’un pont d’envol (roulis, tangage…).

De même, il faut intégrer le drone dans un navire qui fait moins de 150 mètres de long et disposant d'un pont d'envol de 15 mètres, et le doter d’un rotor repliable. « On a développé des algorithmes de prédiction statistiques sur les mouvements de houle et leur amplitude, ainsi que des capteurs pour mesurer en réel ces mouvements », précise Cyril Lévy.

En superposant les deux couches de données, DCNS a pu mener en 2012 des tests avec un drone à voilure tournante fourni par Boeing. Autant d’atouts précieux qui serviront pour le VSR 700. Pour le vol, le drone utilisera deux canaux séparés de fréquences, la bande C et la bande KU, le drone étant guidé par des points de navigation préalablement injectés dans l’ordinateur de bord.

Mais l’opérateur peut à tout moment modifier la trajectoire. Il sera doté de nombreux capteurs, dont un radar de surveillance maritime à impulsion électromagnétique (pour mieux tenir compte des mouvements de la mer), d’une boule optronique, d’un système de guerre électronique (écoute, détection et brouillage), et certainement d’un Lidar. Destiné aux futures frégates de taille intermédiaire, des bateaux très numérisés, le VSR 700, s’il est choisi par la Marine, pourrait entrer en service vers 2023.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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