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Le curcuma pourrait réduire les risques de DMLA

La DMLA reste un défi thérapeutique, notamment dans sa forme sèche. Une étude observationnelle suggère que le curcuma pourrait diminuer le risque de développer une DMLA, ralentir sa progression et réduire le besoin en anti-VEGF. Des résultats prometteurs, mais à confirmer par des essais rigoureux. La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une cause majeure de cécité chez le sujet âgé. Sa prévention primaire est une grande priorité en santé publique, mais les moyens actuels sont plus que limités. La progression de la forme exsudative de la maladie peut être ralentie par les injections intravitréennes d’anti-VEGF, une stratégie qui s’utilise tardivement quand les déficits visuels sont patents. En revanche, ce traitement est inefficace dans l’atrophie maculaire géographique, dont la prévalence au sein de la population générale atteindrait 2,5 %. Les inhibiteurs du complément suscitent les plus grands espoirs face à cette forme sèche ou avancée de la DMLA qui progresse avec le vieillissement de la population.

Sur un autre registre, les suppléments nutritionnels, dotés de vertus antioxydantes utilisés dans l’étude emblématique AREDS (Age-Related Eye Disease Study), qui commence à dater, avaient conduit à des résultats encourageants dans le traitement des formes avancées de la DMLA. Le curcuma, pour sa part, est doué de propriétés antioxydantes et anti-inflammatoire qui répondent en partie et en théorie à la pathogénie des formes sèches ou humides de la maladie, y compris l’atrophie géographique. Ce principe biologique actif est isolé à partir du rhizome d’une plante dénommée Curcuma longa qui fait les délices des consommateurs de plats épicés à base de curry. Le curcuma est d’ailleurs largement utilisé en Asie du Sud-Est en tant que remède face à diverses maladies chronique et au vieillissement. L’empirisme dicte ces stratégies, mais les plantes ont de longue date été mises à contribution pour fournir à la médecine des principes actifs qui ont fait leur preuve, qu’il s’agisse de l’aspirine ou de la digitaline, à titre d’exemples fameux. 

Les vertus de ce principe actif sont à l’origine d’une étude de cohorte rétrospective étatsunienne basée sur les dossiers médicaux électroniques de 66 804 sujets (âge moyen 64 ans) exposés à des suppléments nutritionnels riches en curcuma, et de 1 809 440 témoins non exposés (âge moyen 67 ans). De ces deux cohortes, ont été extraits des patients exposés ou non au curcuma afin de constituer deux groupes appariés selon la méthode du score de propension, comptant chacun 66 799 participants. La comparaison de ces deux groupes plaide en faveur d’une certaine efficacité du curcuma dans deux situations bien différentes.

Si l’on en croit les résultats de cette étude d’une grande puissance statistique, les suppléments nutritionnels à base de curcuma semblent réduire significativement le risque de développer une DMLA ou encore freiner sa progression quand la maladie est installée. Cela vaut tout particulièrement pour les formes exsudatives (ou non) et l’atrophie maculaire géographique qui est actuellement la moins dotée sur le plan thérapeutique, alors que son incidence ne cesse de croître avec le vieillissement de la population.

JAMA : https://jamanetwork.com/journals/jamaophthalmology/article-abstract/2824936

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