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Covid-19 : Un traitement prometteur à base d'hydrogène à l'essai en France

Le CHU de Grenoble va commencer un essai original sur 450 volontaires présentant le début d'une infection à la Covid-19 mais pouvant rester à domicile. Toute personne de plus de 60 ans qui serait positive avec un test PCR ou antigénique et qui résiderait dans la Drôme, l'Isère, la Savoie ou la Côte-d'Or, peut se porter volontaire pour cet essai.

Cette étude "HydroCovid" vise à évaluer rigoureusement, dans le cadre d'un protocole en double aveugle contre placebo, l'impact de l'hydrogène sur la maladie. Les chercheurs espèrent que celui-ci soit en mesure d'empêcher l'orage cytokinique, autrement dit l'emballement inflammatoire, qui se produit 10 jours après le début des symptômes et conduit quasi inévitablement les patients à l'hôpital pour une prise en charge lourde. « Nous travaillons sur l'hydrogène depuis quelques années pour son intérêt anti-inflammatoire grâce à ses propriétés anti-oxydantes », explique le professeur Philippe Cinquin. « C'est une molécule toute petite, qui se diffuse facilement et rapidement dans l'organisme. Elle est réductrice (donc anti-oxydante) et rapidement absorbée par le sang et le filtre pulmonaire. Elle est capable de capturer les espèces réactives de l'oxygène, des espèces qui déclenchent des mécanismes inflammatoires ». 

L'hydrogène peut aussi agir sur les voies de signalisation et interrompre la cascade de réactions inflammatoires qui se produisent lors de la Covid-19, conduisant à l'hospitalisation. L'hydrogène a un avantage majeur : il n'entraîne aucun effet secondaire négatif, comme en attestent de nombreuses études dans le monde, ajoute le chercheur. Il cite à l'appui ces plongeurs de la Compagnie maritime d'expertises envoyés au fond de la mer avec des mélanges gazeux fortement enrichis en hydrogène et qui n'ont jamais eu de problème.

Encouragée par les résultats in vitro, l'équipe pense pouvoir démontrer l'intérêt de l'hydrogène contre la Covid-19, d'autant qu'en Chine, les patients à l'hôpital sont désormais officiellement supplémentés avec de l'hydrogène inhalé. Les premiers résultats publiés semblent montrer une efficacité pour réduire les complications.

L'étude clinique sera menée selon les critères internationaux avec 50 % de patients qui recevront la molécule, quand les autres auront un placébo. Mais ni les chercheurs, ni les volontaires ne sauront qui a droit au traitement et qui avale le placébo. Une fois recrutés, les patients se verront proposer une cure de 21 jours consistant à boire 2 fois par jour 250 ml d'eau enrichie en hydrogène.

Le produit leur sera livré par un praticien mais le suivi ensuite sera fait à distance. « Ils seront suivis en téléconsultation, et on leur apprendra à se suivre eux-mêmes avec un appareil qui mesure la saturation en oxygène » précise le Docteur Yoann Gaboreau, médecin généraliste et investigateur principal de cette étude. Le suivi sera poursuivi à 3 mois, 6 mois et 12 mois.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Université de Grenoble

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