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Edito : Covid 19 : quelles leçons pouvons-nous tirer de cette pandémie mondiale 5 ans après ?

Il y a 5 ans, le 16 mars 2020, tous les Français se sont retrouvés confinés à leur domicile. Une épidémie virale, apparue en novembre 2019 à Wuhan, en Chine, se propage à travers le monde. Le 26 février 2020, un premier patient français décédait dans l’Oise du Covid-19, une maladie infectieuse respiratoire causée par le SARS-CoV-2, un virus très contagieux, encore largement inconnu à l'époque. En quelques semaines, cette pandémie très violente va déferler sur le Monde, saturer les hôpitaux, mettre à genoux l’économie et placer les dirigeants et les scientifiques du monde entier face à une crise sanitaire d'une ampleur inédite depuis un siècle. Le bilan officiel de l’OMS était de 6,9 millions de morts du Covid-19 au 3 mai 2023. Mais ces chiffres sont certainement bien en deçà de la réalité. De nombreux pays, par manque de moyens sanitaires, ont mis beaucoup de temps à détecter le virus et à l'identifier formellement comme cause de décès. L’OMS a estimé, pour la seule période 2020-2021, que près de 15 millions de personnes dans le monde étaient décédées directement ou indirectement du Covid. Finalement, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a revu ce bilan à la hausse et estimé que la pandémie de Covid a fait au moins 20 millions de morts au total, ce qui en fait la troisième épidémie mondiale la plus dévastatrice depuis plus d'un siècle, derrière la terrible grippe espagnole de 1918-1919 (environ 60 millions de morts) et le Sida (environ 35 millions de morts à ce jour).

En juillet 2022, une vaste modélisation de l’Imperial College de Londres a estimé le nombre de décès supplémentaires qui auraient probablement eu lieu dans le monde à cause de l'épidémie de Covid, si nous n'avions pas disposé des vaccins. Ce travail très rigoureux montre que la vaccination a évité entre 60 % et 80 % des décès mondiaux dus au Covid. Les chercheurs ont analysé la dynamique de l'épidémie dans 185 pays durant l’année 2021, afin de modéliser comment aurait probablement évolué cette pandémie sans la vaccination, en prenant naturellement en compte et en pondérant de nombreux facteurs, tels que l’âge des populations, les taux de contamination, la vitesse de propagation de l'infection, les performances des systèmes de santé et l’efficacité des vaccins utilisés. Grâce à ces données, les chercheurs ont estimé le nombre de personnes qui auraient dû décéder si les vaccins n'avaient pas été disponibles et que l’épidémie avait suivi la même évolution que celle observée, dans une première phase, en 2021 (Voir Imperial). Ils ont estimé que, sans les vaccins, il y aurait eu 19,8 millions de décès supplémentaires dans le monde. La vaccination aurait donc évité près de 80 % des décès liés au Covid durant la première année de la vaccination. L'étude, qui a exclu la Chine de son champ (les statistiques chinoises étant considérées comme peu fiables), souligne que le nombre de cas et décès dans le monde entier a été largement sous-estimé, notamment en Afrique, où le nombre de victimes du Covid 19 serait finalement de 1,24 million, contre 229 000 initialement recensés par l'OMS. « Nos résultats sont l’évaluation la plus complète à ce jour de l’impact global remarquable que la vaccination a eu sur la pandémie », souligne Oliver Watson, qui a dirigé l’étude. Ce travail précise également que plus du tiers des décès évités durant la première année de la vaccination l’ont été grâce à l’initiative Covax, qui a permis aux pays pauvres d'accéder à ces vaccins.

En janvier 2024, une autre étude de l'OMS a montré que, depuis leur introduction, en décembre 2020, les vaccins contre la COVID-19 ont permis de réduire d’au moins 57 % le nombre de décès dus à la pandémie, sauvant ainsi plus de 1,4 million de vies dans la Région européenne de l’OMS. De manière attendue, la plupart des personnes sauvées étaient âgées de 60 ans ou plus. La première dose de rappel, à elle seule, aurait sauvé 700 000 vies. Ce vaste et solide travail montre une diminution de 57 % de la mortalité chez les personnes âgées de 70 à 79 ans et une baisse de 54 % des décès chez les adultes de 60 à 69 ans. Dans le groupe d’âge des 50 à 59 ans, la mortalité était diminuée de 52 %. C’est le groupe des plus de 80 ans qui a tiré le plus d’avantages de la vaccination, avec une réduction de 62 % de la mortalité. Chez les personnes âgées de 25 à 49 ans, l’administration d’une deuxième dose de vaccin a entraîné une réduction de 48 % de la mortalité. On voit donc que, même dans ce groupe, considéré a priori comme moins vulnérable face à ce virus, le nombre de décès aurait pratiquement doublé sans la vaccination. Sans surprise, ce sont les pays qui ont lancé tôt des programmes de vaccination couvrant une large part de la population (Belgique, Danemark, Irlande, Islande, Israël, Malte, Pays-Bas et Royaume-Uni, entre autres) qui ont eu les meilleurs résultats en ce qui concerne le nombre total de vies sauvées grâce à la vaccination (Voir OMS).

En France, l’impact des confinements et de la panoplie de mesures de restriction des contacts sociaux, d’une part, des vaccins, d’autre part, a été évaluée sur la période entre mars 2020 et octobre 2021. Ces estimations, publiées en mars 2024, confirment l’ampleur de l’efficacité de ces deux boucliers sanitaires déployés contre le Covid-19. Le premier confinement très sévère, en particulier, a réduit de 84 % le nombre de nouvelles contaminations. Quant aux vaccins, arrivés en octobre 2021, ils ont évité 159 000 décès sur la période étudiée. Sans eux, la mortalité liée à l’épidémie aurait donc plus que doublé, puisque le Covid-19 a tué, sur la même période, 116 000 personnes, estime l’Insee. Ce travail de modélisation confirme aussi « l’importance des prises de décision rapides en cas d’épidémie émergente, à la diffusion exponentielle », comme le souligne Rodolphe Thiébaut, de l’université de Bordeaux (Inserm et Inria), qui a coordonné l’étude. Si le premier confinement avait été instauré dès le 10 mars au lieu du 17 mars 2020, quand la première vague a déferlé sur la France, de 13 000 à 26 000 vies auraient été épargnées, montre l’étude (Voir Science Direct).

Ce travail du plus grand intérêt montre que le premier confinement a été le plus efficace, diminuant la transmission de 84 %. Le deuxième l’a freinée de 74 % et le troisième, bien moins sévère, de 11 %. Un couvre-feu à 18 heures ou à 20 heures a respectivement fait baisser de 68 % et de 48 % le risque de contaminations. Les fermetures d’écoles ont, quant à elles, réduit de 15 % la transmission. Quant aux simples "gestes barrière" (port du masque, lavage des mains, aération, limite des contacts et respect des distances physiques…), ils ont diminué le risque de 10 % à près de 50 %, selon les périodes. Ce calcul estimant à 159 000 le nombre de vies sauvées par les vaccins, jusqu'en octobre 2021, est cohérent avec une autre étude de l'OMS qui estime, pour sa part, que les vaccins anti-covid ont permis de sauver environ 120 000 vies en France entre décembre 2020 et mars 2023.

Cinq ans après le début de cette pandémie mondiale qui a révélé la fragilité de nos économies et profondément ébranlé nos sociétés, quelles leçons peut-on tirer de cette crise ? Pour le professeur Arnaud Fontanet, médecin épidémiologiste des maladies émergentes à l’Institut Pasteur et chercheur, titulaire de la chaire Santé publique au Collège de France, et membre du conseil scientifique mis en place pour la gestion de la pandémie de Covid-19, l'analyse fine des différentes politique publiques mises en œuvre par les états européens montre à quel point le confinement précoce général, associé à une fermeture immédiate des lieux publics, grands vecteurs de contamination, s'est avéré rétrospectivement justifié et efficace pour limiter au maximum la transmission de ce virus très contagieux et en réduire, autant que ce peut, la mortalité. Le Professeur Fontanet cite en exemple, la Norvège et la Finlande, qui ont réussi à limiter drastiquement la mortalité, en prenant des mesures fortes et précoces de confinement, dès le 11 mars 2020, alors que seuls quelques dizaines de personnes étaient hospitalisées. Grâce à ces mesures énergiques, ces pays ont vu, dès la fin mars, le pic d'épidémie à un niveau très inférieur à la moyenne européenne.

En Suède, le gouvernent a compté sur la responsabilité collective de la population, mais a fait le choix de laisser les écoles, bars et restaurants ouverts. L’idée, qui pouvait se défendre alors, était de confiner seulement la population des plus de 70 ans, considérée comme particulièrement vulnérable. Mais les faits ont montré que ce choix n'a pas permis de protéger suffisamment les seniors, car le virus, très contagieux circulait de manière massive en population générale. Résultat : l’excès de mortalité en Suède a été de 80 % supérieur à celui de la France, à l'issue de la première vague. Une commission d’enquête indépendante est venue confirmer ces mauvais résultats et a recommandé un changement de stratégie qui a été cette fois appliqué avec vigueur. Ce changement de cap a porté ses fruits et la Suède est revenue dans le peloton de tête en matière de mortalité, vers la fin de la pandémie.

Le Professeur Fontanet souligne que les 20 millions de vies qui ont été sauvées (autant que le nombre personnes décédées de la pandémie jusqu’à la fin de l’année 2022), grâce aux vaccins, constituent une extraordinaire illustration de la révolution médicale que représente l'arrivée des vaccins ARN, sûrs, efficaces et bien plus rapides à produire que leurs homologues classiques. Et pour cet éminent scientifique, il ne fait pas de doute que le vaccin a bien permis de freiner la diffusion du virus. Cette conviction s'appuie sur plusieurs études solides, dont une étude de l’Institut Pasteur, publiée en juin 2021 (Voir Institut Pasteur) qui a montré qu'une personne non-vaccinée a 12 fois plus de risque de transmettre le SARS-CoV-2 qu’une personne vaccinée, et une étude britannique qui a montré que, même après une seule dose de vaccin, le risque de transmission est « divisé par deux » (Voir The New England Journal of Medicine). Le Professeur Fontanet souligne que, sans ces vaccins, si l'on tient compte des caractéristiques du virus (nombre de reproductions autour de 3), et un taux de létalité de 0,7 %, la France aurait pu avoir jusqu'à 600 000 morts. Pour la première fois cet hiver, on constate que la grippe saisonnière a entraîné plus de décès que le Covid-19 mais le SARS-CoV-2, en dépit du fort niveau d'immunité collective atteint par la population, continue d'être présent et de menacer certaines populations, notamment les personnes âgées et fragiles sur le plan immunitaire.

S’agissant des origines de cette pandémie hors norme, il est à présent admis par la communauté scientifique que ce virus a circulé dans le marché Huanan de Wuhan et l'on sait que les deux tiers des premiers patients avaient eu des contacts avec ce marché, où la trace génétique d’animaux susceptibles d’être infectés par le SARS-CoV-2 a bien été retrouvée. En revanche, on ne sait toujours pas, et on ne le saura probablement jamais, si ce virus est d'origine naturel ou sorti accidentellement du laboratoire de Wuhan (WIV) qui travaillait sur des coronavirus de chauves-souris. Si l'on replace cette pandémie dans un contexte historique et épidémiologique plus large, on ne peut que constater une accélération inquiétante de l'apparition de nouvelles maladies infectieuses depuis vingt-cinq ans, comparé aux périodes précédentes. La fin du XXe siècle a été marquée par le VIH et Ebola. Depuis le début du XXIe siècle, nous avons connu trois nouveaux bétacoronavirus (SRAS, MERS, Covid-19), la grippe A (H1N1), Ebola en Afrique de l’Ouest, Zika et mpox. Ces différentes épidémies virales sont incontestablement liées une augmentation des contacts avec la faune sauvage, favorisée par la déforestation et les marchés d’animaux, et des conditions d’élevage caractérisées par des concentrations élevées d’animaux dans les élevages industriels, ce qui ne peut que favoriser les échanges de nouveaux virus. Autre facteur aggravant, l’augmentation des populations de vecteurs animaux, associés à l'accélération du réchauffement climatique. Il faut donc bien comprendre que pour mieux prévenir de futures pandémies, il est indispensable de ne pas se cantonner à la dimension biologique et médicale et lutter plus activement contre le dérèglement climatique, la déforestation, et les marchés d’animaux sauvages, en modifiant profondément les conditions de l'élevage domestique industriel.

L’épidémie de Covid-19 a également révélé la nature systémique particulière de cette infection au Covid 19 et a montré qu’au-delà des décès qui surviennent lors de la phase aiguë de la maladie, certains patients vont développer un syndrome post-infectieux grave et invalidant, baptisé Covid long, dont les conséquences médicales et sociales ont été longtemps largement sous-estimées. Une enquête de Santé publique France, fin 2022, a estimé à 4 % la proportion de la population adulte qui souffrait de Covid long. Mais de récents travaux estiment plutôt à 15 % cette proportion, soit un malade sur six. Et même si les symptômes neurologiques, digestifs ou cardiaques tendent à s’atténuer avec le temps, certains patients mettent jusqu'à 2 ans pour récupérer pleinement leur santé. Heureusement, on constate que le risque de Covid long est plus faible chez les personnes infectées aujourd’hui, comparé à celles qui ont été infectées en début d’épidémie, alors que la population n’avait pas d’immunité. Mais la prise en charge de ces Covid longs reste un défi de santé publique et une priorité pour la recherche.

En septembre 2023, les représentants de 13 pays d’Europe de l’Ouest impliqués dans la gestion de la pandémie de Covid-19 ont comparé les stratégies utilisées dans chacun des pays pour contrer la pandémie. Cinq ans après le début de la pandémie, il est très intéressant de décortiquer cette étude à laquelle a également participé le Professeur Arnaud Fontanet. Ce travail a évalué les différentes stratégies nationales utilisées pendant la période du 27 janvier 2020 au 3 juillet 2022 (Voir BMC Global and Public Health). Sur la période d’étude retenue, on constate que les pays scandinaves (Norvège, Danemark et Suède) et l’Irlande sont ceux qui ont le mieux résisté : l’excès de mortalité cumulatif y a été de 0,5 à 1 pour 1000 habitants. Les trois pays suivants sont l’Allemagne, la Suisse et la France, avec un excès de mortalité cumulatif compris entre 1,4 et 1,5. Viennent ensuite l’Espagne, le Portugal, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Belgique (entre 1,7 et 2,0). Enfin, l’Italie arrive en queue de peloton, avec un excès de mortalité cumulatif de 2,7.

Cette étude s'est particulièrement focalisée sur la première vague (qui s’est étendue de la fin du mois de janvier à la fin du mois de juin 2020), car elle permet de tirer les leçons des stratégies déployées et de faire des recommandations très utiles, si une nouvelle pandémie comparable survenait. Pour estimer l'efficacité des mesures de restriction des contacts sociaux (confinement, couvre-feux, fermetures…), l'étude a observé quel était le taux d’admission hebdomadaire à l’hôpital de patients atteints de Covid-19 lorsque ces mesures sont entrées en vigueur. L'étude montre que l’excès de mortalité sur cette période a été le plus faible dans les pays qui ont pris les mesures les plus précoces. La France a connu une situation intermédiaire, en comparaison avec ses voisins européens. Le confinement a permis en effet de stabiliser l'épidémie naissante dans les régions du sud et de l'Ouest du pays. Les pays avec l’excès de mortalité le plus élevé pendant la première vague ont été l’Espagne et le Royaume-Uni. Tous deux ont été victimes d’épidémies d’emblée généralisées sur l’ensemble du territoire, et le Royaume-Uni a été le dernier pays d’Europe de l’Ouest à décider des mesures fortes de contrôle de l’épidémie (le 24 mars 2020).

Cette étude fait clairement apparaître que les pays qui ont pris des mesures tôt sont ceux où l’excès de mortalité s'est révélé le plus faible. Ainsi, les pays scandinaves (Norvège, Suède et Danemark) se positionnent avec l'Irlande en tête du peloton, avec 0,5 à 1 décès supplémentaire pour 1 000 habitants. Ces pays sont aussi ceux qui ont le mieux résisté au plan économique. En optant pour la mise en œuvre de mesures de restriction sociale précoces, les états concernés ont subi moins de pertes de production en 2020, année d'explosion de la pandémie. Au Danemark et en Norvège, le PIB a diminué de moins de 5 %, alors qu'il a diminué d'environ 10 % en Espagne ou en Italie (7,9 % en France).L'Italie est le pays européen qui a le plus souffert, avec environ 200 000 morts, une surmortalité estimée à 2,7 pour 1 000 habitants, et un PIB qui a reculé de 9 %.

Il faut enfin évoquer les conséquences très importantes de cette pandémie en matière économique et sociale, avec l’accélération spectaculaire et irréversible du télétravail qui est passé de 25 % en 2017 à 38 % en 2025 et le développement de nouveaux outils d’accès numériques à la santé et aux services publics. Partout sur le territoire, les collectivités locales ont su innover, en mettant en place des services de solidarité, notamment en matière de soutien aux personnes âgées et en situation de handicap. De nombreuses communes, dont Bron, dans le Rhône, ont installé une carte interactive des commerces de proximité. Beaucoup de communes ont également mis en place des plates-formes de soutien à l’économie locale et de simplification des démarches, comme l’accès aux marchés publics. Grâce au fort taux d’équipement de la population (95 %) en téléphones mobiles, les autorités de santé ont pu proposer des applications dédiées qui ont considérablement facilité la mise en œuvre de la stratégie « détecter, tracer, isoler ». Il faut enfin évoquer la forte montée en puissance de l'espace-santé personnel en ligne. Ce nouvel outil numérique, lancé début 2022 a conquis plus vite que prévu  le grand public et fin 2024, plus de 15 millions de Français avaient déjà activé leur espace santé numérique et 300 millions de documents de santé permettant le suivi des patients, ont été déposés dans ces espaces numériques personnels.

Même s'il est impossible de prévoir où et quand, il est malheureusement probable que notre planète devra un jour faire face à une autre pandémie d'envergure car de nombreux facteurs démographiques, climatiques et environnementaux restent réunis pour qu'une telle catastrophe puisse hélas se reproduire. Mais si nous savons tirer toutes les leçons, et elles sont nombreuses, de cette pandémie de Covid 19, nous pourrons affronter de manière beaucoup plus efficace celles qui surviendront dans le futur. Les gouvernements savent à présent à quel point la rapidité de réaction, pour décider d'un éventuel confinement et lancer une vaccination massive, est importante dans ce genre de situation. Chaque jour perdu est en effet synonyme de milliers d'hospitalisations et de décès supplémentaires. A cet égard, rappelons qu'une simulation réalisée par des chercheurs de l’université et du CHU de Bordeaux, de l’Inserm et de l’Inra, a montré que si un vaccin avait été disponible après 100 jours, 70 000 vies auraient été sauvées en France et qu’un confinement en France une semaine plus tôt aurait permis d’éviter 20 000 décès (Voir Inserm).

Il est donc capital de se donner les moyens, au niveau national, européen et mondial, de détecter et d'analyser plus rapidement les nouveaux agents pathogènes potentiellement dangereux pour l'homme et de concevoir, puis mettre en production encore plus rapidement, les médicaments et vaccins nécessaires pour combattre ces épidémies très précocement et sauver ainsi le maximum de vies humaines. Parallèlement, il est également urgent d'agir plus vigoureusement au niveau international sur les causes climatiques, environnementales et économiques qui favorisent grandement l'émergence de ces nouveaux virus issus du monde animal et potentiellement capables de déclencher des zoonoses planétaires. A cet égard, on ne peut que s'inquiéter de la nouvelle politique des Etats-Unis, marquée par une défiance incompréhensible vis à vis de la science, une réduction drastique de l'effort de recherche scientifique et un déni persistant du changement climatique en cours.  Il faut aussi développer de nouveaux outils et applications numériques qui permettront d'identifier, de contacter et de traiter plus rapidement les populations les plus à risques et de mieux gérer en temps réel l'évolution spatio-temporelle de l'épidémie. Enfin, il est primordial que, dans ce genre de crise sanitaire d'une gravité exceptionnelle, les décisions politiques rapides, et souvent inévitablement difficiles, qui doivent être prises pour maîtriser la situation, le soient de manière concertée et éclairée, en s'appuyant sur toutes les connaissances et compétences scientifiques disponibles, et s'élaborent dans la transparence, en s'inscrivant dans un débat démocratique qui doit rester essentiel dans nos démocraties libérales européennes, qui ont finalement bien mieux géré cette pandémie que les états totalitaires, la condition de la confiance et de l’adhésion de la population aux mesures prises par les pouvoirs publics...

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com

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