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COVID-19 : Des marqueurs sanguins prédictifs de formes sévères

Une équipe constituée de chercheurs et médecins de Gustave Roussy, de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, de l’Inserm, de l’Université Paris Saclay et de l’Université de Paris, en collaboration avec plusieurs équipes étrangères (Singapour, Chine, Israël), a publié une étude suggérant que le diagnostic précoce des formes graves de COVID-19 pourrait être fait grâce à des marqueurs sanguins dont les taux sont relativement faciles à mesurer (calprotectine, monocytes non classiques). Les chercheurs ont analysé les échantillons sanguins de 158 patients admis aux urgences pour suspicion de COVID-19. Parmi eux, 86 ont été testés positifs par RT-PCR et ont été classés en trois niveaux de sévérité de la maladie (léger, modéré, sévère).

Quatre types de modifications ont été observées chez les patients atteints d’une forme sévère : un nombre élevé de monocytes « classiques » (CD14+, CD16-) sous exprimant l’antigène HLA-DR, une forte diminution des monocytes « non classiques » (CD14- ou faible, CD16+), la libération dans le sang et les poumons de cellules myéloïdes correspondant à des polynucléaires neutrophiles immatures ayant des propriétés immunosuppressives (myélopoïèse d’urgence) et enfin une multiplication par 100 à 1.000 de la calprotectine plasmatique, qui est produite en cas d’inflammation.

Les trois premières modifications aboutissent à une immunosuppression. Quant à la calprotectine, l’un des auteurs de l’étude, Aymeric Silvin, souligne que « la calprotectine pourrait être responsable de l’aggravation du COVID-19, puisque sa quantité est corrélée avec les besoins en oxygène ainsi que les facteurs impliqués dans la thrombose. Sa forte augmentation dans le sang pourrait intervenir avant l’orage cytokinique associé à l’emballement inflammatoire des patients développant une forme sévère. Nous pensons qu’une boucle d’amplification se crée entre la calprotectine et l’interleukine-6, induisant une inflammation chronique aboutissant à une immuno-suppression ».

Une autre auteure, la Professeure Michaela Fontenay, précise qu’« un diagnostic précoce d’une forme grave peut être réalisé par la combinaison d’un dosage de calprotectine et d’un test de routine de cytométrie en flux facilement implantable dans les laboratoires d’hématologie de routine ». Enfin, ce travail permet d’envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques, par exemple, en bloquant les récepteurs de la calprotectine et de la myélopoïèse d’urgence.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

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