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Le coronavirus peut s'attaquer directement au cœur et au cerveau
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On sait que le virus Covid-19 peut provoquer, chez certains patients, de fortes fièvres, un état de santé en dents de scie, une fatigue intense, des toux sèches douloureuses. Ce virus déroutant peut aussi provoquer des syndromes de détresse respiratoire sévère, voire mortels.
Cette aggravation de la maladie serait due, chez certains patients, à un phénomène étrange baptisé « orage de cytokine ». Il se caractérise par une surréaction de l’organisme, une production excessive de molécules appelées cytokines, à l’origine d’une violente réponse inflammatoire du système immunitaire pouvant causer des dégâts sur les poumons ou le foie.
Mais ces deux organes ne sont pas les seuls à pouvoir être touchés. Deux nouvelles études montrent que le coronavirus pourrait aussi s’attaquer au cœur et au cerveau. Car certains de ses symptômes sont plus curieux. Des rougeurs, urticaires et démangeaisons peuvent survenir, affirment les dermatologues. De même que des maux de tête, nausées et vomissements. Voire une perte de l’odorat (anosmie) et/ou du goût (agueusie) sans obstruction nasale.
Ces dernières caractéristiques tendraient à prouver que le nouveau coronavirus pourrait s’attaquer à notre système nerveux central, provoquer des lésions neurologiques. Lesquelles pourraient s’étendre jusqu’à notre cerveau chez certains patients, affirment deux études diffusées récemment.
La première, menée par l’Université de Jilin (Chine), indique notamment qu’un nombre non négligeable de patients présentaient, en plus des symptômes respiratoires, des signes neurologiques : maux de tête, nausées et vomissements. Les chercheurs notent par ailleurs que certains coronavirus sont capables d’emprunter une voie neurologique reliant les poumons au tronc cérébral. Or, cette zone est intéressante : elle est responsable de la régulation de la respiration et du rythme cardiaque. Conclusion des chercheurs : l’insuffisance respiratoire constatée chez de nombreux malades du Covid-19 pourrait donc être liée non seulement à la présence du virus dans les poumons mais aussi dans le système nerveux central. La seconde étude, menée par des chercheurs pakistanais, montre que le coronavirus exploite la même porte d’entrée dans les cellules que ses prédécesseurs – pour faire court, il s’agit du récepteur d’une enzyme. Or, ce récepteur est aussi présent sur les cellules qui entourent les neurones et les neurones eux-mêmes, ce qui en fait une cible potentielle de Covid-19, écrivent les scientifiques.
Ces études sont confirmées sur le terrain, où les médecins observent des atteintes neurologiques provoquées par le virus. Des chercheurs chinois de Wuhan ont étudié les signes cliniques de 214 patients hospitalisés pour Covid-19. Ils ont noté que 78 d’entre eux présentaient des symptômes neurologiques, allant de simples vertiges à des troubles de la conscience ou à des maladies cérébro-vasculaires aiguës.
En matière d'atteintes cardiaques, les médecins ont pu constater, à Brescia, en Italie, qu’il y a une augmentation spectaculaire du nombre d’événements vasculaires, d’accidents vasculaires cérébraux et de thromboses, qui est probablement due au virus, explique le neurologue Alessandro Pezzini. Parmi les patients hospitalisés en raison du Covid-19, il n’est pas rare que certains aient subi des dommages cardiologiques, comme l'a montré une étude réalisée en janvier et en février à Wuhan. Sur les 416 patients étudiés, 82 souffraient de lésions cardiaques, soit un malade sur cinq.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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