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Contrôler son cerveau ?
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Contrôler l'activité de son cerveau pour maîtriser ses émotions ou décupler ses capacités intellectuelles : ce ne sera peut-être plus longtemps un fantasme. Le procédé se nomme neurofeedback et consiste à observer en temps réel l'activité de son cerveau à l'aide d'un scanner, pour tenter de l'amplifier ou de la réduire.
Par exemple, dans une expérience réalisée à l'Université de Tübingen, une personne voit s'afficher sur un écran l'activité de son insula, une zone clé pour la créativité et la perception des émotions. En s'entraînant à faire baisser l'activité de cette zone émotionnelle, le sujet agit sur son cerveau et sur sa sensibilité aux situations émotionnelles ou stressantes. Les auteurs de cette étude, Andrea Caria et Niels Bribaumer, ont constaté que des personnes ayant subi cinq séances d'entraînement de 30 secondes ressentent ensuite moins d'émotions négatives à la vue d'images pénibles, qu'il s'agisse de visages agressifs ou de photos d'accidents ou d'attentats. La zone du cerveau concernée, après avoir été « calmée » par l'introspection, est moins alarmée par les stimulations pénibles qu'on lui propose.
L'inverse est également vrai. Un court entraînement où le sujet s'efforce de renforcer l'activité de son insula rend le sujet plus sensible aux stimulations hostiles. Le cerveau apparaît comme un miroir de l'activité mentale, et il peut la moduler.
Tout le monde n'exerce pas un contrôle efficace sur ces états émotifs : les psychopathes n'arrivent pas à activer leur insula à la vue de la détresse d'autrui, ce qui entraîne une forme d'insensibilité pouvant favoriser les comportements amoraux. Leur apprendre à restaurer l'activité de cette zone cérébrale par des méthodes de neurofeedback serait d'un grand intérêt. De même, les personnes sujettes à des phobies sociales présentent une hyperactivité de cette zone cérébrale qui les rend d'une émotivité excessive dès qu'elles sont en public.
Des exercices visant à minimiser l'activité de l'insula en temps réel seraient alors bénéfiques. Des exemples similaires sont cités à propos de l'anxiété.?De façon générale, le suivi en direct de l'activité du cerveau offre un moyen au sujet lui-même de moduler son fonctionnement, sans implantation d'électrodes ni administration de médicaments. Une forme d'introspection par scanner interposé.
La vision inconsciente des aveugles
Un homme aveugle se fraye un chemin dans un couloir encombré de boîtes, de chaises et d'autres accessoires de bureau. L'homme ignore la présence des obstacles. Pourtant, il les évite, se faufilant prudemment entre la poubelle et le mur, contournant le trépied d'un appareil photo, sans se rendre compte qu'il a fait des manoeuvres particulières.
Cet homme est l'un de nos patients ; il est aveugle, mais il est doté d'une « vision aveugle ». En d'autres termes, il réagit à ce que ses yeux détectent sans savoir qu'il peut voir.
La cécité de ce patient est d'un type très rare. Elle est la conséquence de deux accidents vasculaires cérébraux dont il a été victime en 2003. Ces accidents ont détruit une région à l'arrière de son cerveau, nommée cortex visuel primaire ; la première lésion concernait l'hémisphère gauche, puis, cinq semaines plus tard, la seconde a touché l'hémisphère droit. Ses yeux sont fonctionnels, mais comme son cortex visuel ne reçoit plus de signaux, il est devenu aveugle.
Cette étude où le patient se déplace dans un couloir est probablement la démonstration la plus spectaculaire de vision aveugle jamais publiée. D'autres patients ayant perdu la vision après des lésions du cortex visuel primaire sont des cas moins impressionnants, mais tout aussi mystérieux ; ils réagissent à des choses qu'ils ne peuvent pas voir consciemment, par exemple de simples formes géométriques ou des images d'un visage humain qui exprime une émotion. Aujourd'hui, on sait provoquer un effet semblable chez des sujets voyant normalement, par exemple en « éteignant » temporairement leur cortex visuel
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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