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Le contrôle de l'HTA pourrait être amélioré grâce à la télésurveillance

L'automesure de la pression artérielle (AMPA) au domicile du patient permet d'améliorer à la fois le contrôle de l'HTA et l'observance thérapeutique, au prix de quelques difficultés logistiques qui, certes ne sont pas rédhibitoires, mais qui doivent être prises en compte. Les appareils de mesure ne sont pas tous validés et, de plus, il faut former le patient à l'utilisation de tels dispositifs. Le risque d'une fixation obsessionnelle sur les valeurs changeantes de la PA n'est pas non plus négligeable, avec en corollaire une automédication «sauvage» qui peut amener à des accidents thérapeutiques sérieux.

Enfin, comment apprécier l'exactitude et la fiabilité des chiffres tensionnels rapportés par le patient ? Dans plus de la moitié des cas, le praticien ne peut tirer aucune conclusion sérieuse à partir de ces données, plus ou moins lisibles quand elles sont transcrites sur un support papier.

A cet égard, certains appareils de mesure permettent actuellement de numériser les informations et de les stocker sur un support magnétique, puis de l'envoyer par télétransmission vers des sites éloignés. Il semble que cette stratégie innovante soit prometteuse sur le plan clinique, à la lueur d'observations ponctuelles récentes qui doivent être validées au long cours. C'est là l'objectif d'une étude randomisée récente, en l'occurrence la TeleBPCare study dans laquelle ont été inclus 391 patients atteints d'une hypertension artérielle légère ou modérée, le plus souvent traitée (80 %), mais non contrôlée.

L'essai a finalement inclus 329 participants (âge moyen, 58 ± 11 ans) suivis par 12 médecins généralistes et répartis en deux groupes selon les modalités de la prise en charge : soit traditionnelle avec mesure de la PA en consultation (n=113, groupe A), soit réalisée sur la base de la télétransmission de la PA mesurée au domicile (n=216, groupe B). Un enregistrement ambulatoire de la PA sur 24 heures a été effectué à l'état basal et six mois plus tard. Le principal critère d'efficacité a été la normalisation des chiffres tensionnels diurnes (<130/80 mm Hg). Ont été également pris en compte la nécessité de modifier le traitement antihypertenseur, la qualité de vie et les coûts.

Le contrôle de l'HTA a été obtenu chez 62 % des patients du groupe B (versus 50 % dans le groupe A, p<0,05). Le traitement antihypertenseur a été moins souvent modifié dans le groupe B, soit 9 % versus 14 % dans le groupe A (p<0,05). Enfin, dans le groupe B, la qualité de vie s'est avérée meilleure et les coûts moindres.Des résultats fort encourageants qu'il convient de valider sur une plus grande échelle, avant de l'introduire dans la pratique médicale courante.

JIM

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