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Une constellation de satellites va traquer les nuages et les aérosols
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Deux agents en combinaison antistatique s'activent précautionneusement autour de Calipso, collant là un ruban adhésif, connectant ici un fil électrique. Le satellite de 600 kg est encore en phase d'essai dans les laboratoires d'Alcatel Space à Cannes (Alpes-Maritimes). Sa "charge utile" - ses instruments d'observation -, débarquée à Nice au début de l'année sur un camion américain sorti directement d'un gros-porteur de l'US Air Force, a été rattachée à la plate-forme Proteus développée par l'industriel. Après moult tests, l'ensemble repartira aux Etats-Unis, pour être lancé en tandem, le 15 avril 2004, en compagnie de son cousin Cloudsat par une fusée Delta 2 depuis la base de Vandenberg (Californie). Ces engins figurèrent parmi les wagons de ce que la NASA a baptisé le "A-Train", une constellation qui comprendra à terme six satellites suivant la même trajectoire à quelques secondes d'intervalle. "Un tel vol en formation de satellites observant une même scène avec toute une panoplie d'instruments constitue une première", assure Vincent Cassé, responsable de programmes Atmosphérique, Météorologique et Climat au Centre national d'études spatiales (CNES). Ce convoi, bardé de radars, de radiomètres, de spectromètres, de lidars et de caméras infrarouges, aura notamment en ligne de mire les aérosols, ces poussières d'origine naturelle et artificielle, et les nuages, deux des composantes les plus méconnues de la machine climatique. Selon leur altitude et leur épaisseur, les nuages peuvent avoir un effet totalement différent. Fins et situés en altitude, les cirrus piègent le rayonnement infrarouge réfléchi par la Terre - c'est l'effet de serre, dont la vapeur d'eau est le contributeur le plus important. Plus près du sol, les stratocumulus, leurs cousins plus épais, aux moutonnements d'albâtre, réfléchissent beaucoup plus les rayons du Soleil vers l'espace. On parle alors d'effet parasol. Les satellites déjà existants ne permettent pas de faire le bilan de ces mécanismes antagonistes, car ils ne sont pas en mesure d'évaluer la distribution verticale et l'épaisseur des nuages. La mesure des aérosols souffre de lacunes similaires. Ces fines particules peuvent masquer en partie la lumière solaire - cette pollution contrant dans ce cas l'influence des rejets de gaz à effet de serre. Mais ces fines poussières modifient aussi les propriétés des nuages qu'elles assombrissent. Elles servent en outre de noyau aux gouttelettes, elles aussi plus fines, ce qui diminue leur chance de précipiter en pluie et allonge la durée de vie des nuages (Le Monde du 19 avril). Ce sont ces différents phénomènes que le A-train va tenter de quantifier. Le satellite Aqua de la NASA, en orbite depuis le 4 mai 2002, fait figure de locomotive avec ses presque trois tonnes. Son quasi jumeau, Aura, devrait sonder l'atmosphère à partir de juin. Puis Parasol, un satellite du CNES de 120 kg, devrait les rejoindre en orbite fin 2004, avant l'arrivée de Calipso (NASA-CNES) et Cloudsat (NASA-Agence spatiale canadienne). OCO (NASA), chargé de mesurer les émissions de CO2, n'arrivera pas avant 2007. Chaque satellite sera affecté à une "boîte" spatio-temporelle à l'intérieur de laquelle il ne pourra dévier que très légèrement. Cloudsat devra ainsi se maintenir 12,5 secondes en avance sur Calipso, avec une tolérance de plus ou moins 2,5 secondes de dérive.
Durant ses trois années en orbite, le "A-Train" devrait moissonner suffisamment de données, espèrent ses concepteurs, pour permettre aux climatologues d'affiner leurs modèles. Le Monde : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3238,36-365016,0.html
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