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Comment détruire les cellules souches cancéreuses du sein
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L'échec fréquent des chimiothérapies pour éliminer totalement un cancer du sein s'explique surtout par le fait que le traitement ne détruit pas les cellules souches tumorales, ce qui permet à la tumeur de réapparaître, selon une étude américaine. Les médicaments anticancéreux conventionnels détruisent la tumeur, mais laissent intactes ses souches, expliquent les auteurs. C'est comme lorsqu'un jardinier coupe "le pissenlit dans le jardin en laissant ses racines", ajoutent-ils.
"Une des raisons pour lesquelles la chimiothérapie actuellement utilisée n'est fréquemment pas couronnée de succès s'explique par le fait que le traitement détruit la tumeur elle-même mais laisse intactes ses cellules souches", résume le Docteur Michael Lewis de la faculté de médecine Baylor (BCM) à Houston (Texas, sud-ouest), principal auteur de ces travaux publiés dans l'édition en ligne du Journal of the National Cancer Institute. "Il semble que ces cellules, par leur nature, sont résistantes aux effets des traitements anticancéreux actuels", ajoute-t-il.
Mettre au point des médicaments qui ciblent spécifiquement les cellules souches de la tumeur est, selon ce cancérologue, la voie à suivre pour combattre plus efficacement les tumeurs. Il prévoit tout d'abord de développer des marqueurs biologiques pour identifier les cellules souches cancéreuses du sein afin de les détruire systématiquement. Le Docteur Lewis relève que le médicament lapatinib ou Tykerb du laboratoire britannique GlaxoSmithKline, combiné avec d'autres anticancéreux, paraît efficace pour détruire à la fois les cellules souches cancéreuses et la tumeur du sein elle-même.
Ce médicament prometteur, encore en cours d'évaluation, est destiné au traitement des cancers du sein métastasés et contenant un marqueur d'une protéine appelée HER2. Les chercheurs ont procédé pour leur étude à des biopsies de tumeurs du sein de patientes avant et après différents traitements.
Dans le groupe de 31 patientes traitées avec de la chimiothérapie conventionnelle, le nombre de cellules cancéreuses constituant la tumeur a fortement diminué. Mais la proportion de cellules souches tumorales, identifiées grâce à des marqueurs biologiques, s'est accru. Leur pourcentage a augmenté parce que la chimiothérapie a détruit les cellules cancéreuses en épargnant les cellules souches, expliquent les chercheurs.
Le second groupe, constitué de 21 patientes atteintes d'un cancer du sein contenant un marqueur de la protéine HER2, ce qui accroît le risque de métastase, a été traité avec du lapatinib. Le nombre de cellules malignes a également très fortement diminué mais la proportion de cellules souches cancéreuses est restée inchangée ou s'est réduite.
"Leur tumeur a diminué de manière spectaculaire mais comparativement aux patientes traitées avec de la chimiothérapie conventionnelle, la proportion de cellules souches cancéreuses n'a pas augmenté dans le second groupe", relève le Dr Jenny Chang, professeur de médecine à la faculté de médecine Baylor et un des co-auteurs de cette recherche. "Ce résultat signifie que les cellules souches cancéreuses ont été détruites dans la même proportion que la tumeur elle-même", ajoute-t-elle, notant que "c'est la première fois que ceci est démontré".
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- Publié dans : Médecine
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